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Le COA ou le chaos du sport d’élite

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Depuis Rio 2016, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts du Comité Olympique Algérien. Et ses moulins ont toujours brassé autant de vent, d’argent et de scandales. Rien n’a changé. Ou presque. Cinq ans après, le temps est comme resté figé. Le long réquisitoire de Taoufik Makhloufi, double médaillé à Rio en 2016, cris d’un athlète révolté par les pratiques de ceux qui gèrent aux destinées du sport d’élite algérien prend tout bonnement la réverbération d’un discours intemporel.

Cinq ans après, Amar Benikhlef a établi le même constat. Peut-être que celui qui décrocha l’argent aux JO de 2008 donnait l’air, un moment, d’avoir trop personnalisé son conflit avec le COA, mais force est de constater que malgré ses vociférations, le Judoka a mis le doigt sur les mêmes maux.

Makhloufi-Benikhlef, même cause, même combat !

L’on se souvient tous du réquisitoire de Taoufik Makhloufi dès la fin de sa finale du 1500m à Rio. Le spécialiste des courses de demi-fond avait alors refusé que des « cols blancs » viennent lui voler les mérites de ses exploits. « Le tort revient à certains responsables du sport algérien. Ce sont des gens qui se sont accaparés des responsabilités au niveau du Comité olympique algérien. Ils sont là pour leurs privilèges au détriment des athlètes qui ne savent pas que le sport est devenu quelque chose de très scientifique qui demande d’énormes moyens », a t-il dit et d’enchaîner « ils ont essayé de me nuire par tous les moyens, ils m’ont donné des miettes alors que je suis un champion olympique depuis quatre ans. Les sportifs algériens présents à Rio auraient pu faire mieux, malheureusement ces responsables ont tout fait pour porter la responsabilité de l’échec de la participation algérienne aux athlètes. Ils ont même douté de ma participation aux JO et certains d’entre eux se sont empressés sur les plateaux de télévision pour me dénigrer ou dire des contrevérités“, a-t-il confié alors.

Cinq ans après, Taoufik Makhloufi était absent. Les médailles aussi ! Mais tout bonnement, les scandales, les problèmes et les échecs, qui ont jalonné le sport de l’élite algérien étaient présents. Ils étaient légion, aussi ! Amar Benikhlef, entraîneur national de judo et médaillé d’argent aux JO 2008 à Pékin avait tiré la sonnette d’alarme dès le départ d’Alger. Il ne va donc pas sans dire qu’il soit renvoyé fissa des JO lui et son judoka, Fethi Nourine, après le forfait de ce dernier pour les raisons que l’on sait, pour charger le Comité Olympique Algérien. « Je me demande aujourd’hui, quel est le rôle du COA ? Ce dernier n’a jamais été utile depuis l’ère Berraf. Le COA a toujours été absent, et ce n’est pas uniquement juste pour les Jeux olympiques. Ces responsables se vantent et ne se montrent que lorsqu’il y a des médailles olympiques. Lorsqu’on décroche une médaille ou deux, ils viennent tous avec leurs costumes pour se montrer et faire comme si tout va bien avec leur discours comme quoi l’Algérie est toujours là avec ses hommes et d’autres expressions du genre ».

Le COA ou l’éternelle répétition des scandales !

Connu pour ne pas manier la langue de bois, Amar Benikhlef a chargé directement le COA. «Il (COA) n’a jamais contribué à la préparation des athlètes. Le ministère de la Jeunesse et des Sports attribue les budgets aux fédérations pour la préparation des athlètes, ce qui est d’ailleurs insuffisant”, a-t-il fait savoir avant de poursuivre : “Quatre milliards est le budget pour le judo ! Ce n’est pas du tout suffisant».

A cinq ans d’intervalle, Taoufik Makhloufi et Amar Benikhlef ont fait le même constat sur une situation qui force est de constater qu’elle n’a pas évolué d’un iota. C’est à croire que la politique de l’échec et du sabotage sont érigés en charte au Comité Olympique où les intérêts personnels, le copinage, le carriérisme et la guerre des clans ont ruiné le sport d’élite. L’autre jour, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Raouf Salim Bernaoui avait fait une déclaration éloquente sur un plateau d’une chaîne privée. « J’ai participé aux JO d’Atlanta en 1996. Il y avait déjà les mêmes hommes et les mêmes scandales ! » (le duo Berraf-Brahmia notamment). C’est dire qu’il faudra creuser profond pour trouver les racines de ce mal qui gangrène le sport algérien depuis des lustres. Au retour de l’avion de Rio de Janeiro en 2016, le ministre de l’époque, El Hadi Ould Ali, avait une occasion en or de faire un grand ménage dans les instances sportives algériennes. Finalement, complice de ce délais de non assistance à sport en danger, l’ancien MJS a couvert les scandales et prolongé léthargie du sport national. Le nouveau ministre osera t-il s’attaquer  à ce nid de frelons ? Rien n’est moins sûr…

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