Dans l’euphorie des stades, entre cris de joie et soupirs de déception, une autre bataille se joue en silence. Ce n’est pas celle des footballeurs sur le terrain, mais celle de milliers de jeunes accrochés à leur écran, misant leur argent sur une victoire, un but, un corner. Une bataille perdue d’avance.
Dans votre “HEURE LOCALE” de la semaine, notre rédaction tient à mettre en lumière, faire sortir de l’ombre, un fléau qui nuit au rapport de chacun avec le sport, destiné à véhiculer les bonnes valeurs… Ces derniers mois, plusieurs géants du vice étendent leurs tentacules pour toucher davantage de public, de plus en plus jeune. Mettant en œuvre des “facilités de paiement”, en acceptant toutes les devises, ces ogres du mal ne cessent de faire des ravages. De nombreuses multinationales, dont nous nous abstenons de citer les noms afin de n’éveiller aucune curiosité chez nos lecteurs, offrent désormais la possibilité de “jouer”, de “faire mumuse”, autrement dit “se jeter en l’enfer” ; en dinar algérien.
En effet, ces sociétés de paris sportifs ont parfaitement compris comment capter leur proie : les jeunes gens qui respirent et qui se nourrissent de la passion. Elles parlent à ces jeunes dans un langage qu’ils connaissent : celui du rêve facile, du gain instantané, des grands frissons. Elles envahissent les canaux qui captent les jeunes : les réseaux sociaux et les vidéos YouTube en l’occurrence, avec des slogans aguicheurs et des promesses mensongères.
Sur les chaines télévisées, elles profitent de la mondialisation pour dépasser les frontières géographiques, et faire tomber des jeunes en quête de frisson et de nouvelles expériences. Poussant à fond leurs stratégies maléfiques, ces sociétés recrutent des influenceurs, des figures familières, qui répètent inlassablement : « Avec x somme, j’ai encaissé 500 fois la somme que j’ai misée ». Ce qu’ils ne disent pas, c’est que ces 10 euros, dinars où dollars ne reviennent jamais. Ce qu’ils ne montrent pas, ce sont ceux qui, après avoir perdu, rejouent encore et encore, convaincus que la chance finira par tourner.
Mais la chance n’a rien à voir là-dedans. Tout est calculé pour que la maison gagne toujours. Derrière les couleurs vives et les cotes alléchantes, c’est un système froid, une machine implacable qui broie des vies. L’addiction s’installe sans bruit. D’abord, ce sont quelques paris anodins, pour le plaisir, pour « pimenter le match ». Puis viennent les pertes, et avec elles, la tentation de se refaire. Un billet, puis deux, puis tout ce qu’on a en poche. La spirale commence. Du pain béni pour les bookmakers. Très vite, certains basculent : crédits contractés en cachette, dettes qui s’accumulent, nuits passées à scruter les statistiques d’équipes qui ne les intéressaient même pas hier.
Les jeux d’agent et les jeunes en Algérie : l’équation est mondialement la même
Et après ? Après, c’est l’isolement, l’anxiété, la dépression. Parce que l’argent perdu n’est pas que de l’argent. Ce sont des opportunités envolées, des projets brisés, une confiance en soi qui s’effritent. Certains jeunes finissent par tout cacher à leurs proches, rongés par la honte. D’autres sombrent dans des combines douteuses pour tenter de récupérer ce qui a été englouti.
Pendant ce temps, les sociétés de paris continuent d’engranger des milliards, sans le moindre scrupule. Elles ne voient pas les vies détruites, ou plutôt, elles les voient très bien, mais s’en moquent… Elles savent qu’un joueur qui perd est un joueur qui rejouera. Et si l’un d’entre eux s’effondre, il y en aura toujours un autre pour prendre sa place. — Les événements sportifs étant une légion ces derniers temps et la tentation d’empocher un gros billet est de plus en plus en perspective —. Visant à “rationaliser” ce poison, les promoteurs de ces jeux crient, teintant leurs paroles d’un gain de moralité : “pariez seulement l’argent que vous êtes prêt à perdre”….
Alors non, les personnes raisonnables ne sont pas prêtes et ne peuvent pas se permettre de perdre de l’argent parce qu’on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise et les paris sportifs ne sont pas un jeu. C’est un piège, un poison moderne qui s’infiltre dans l’esprit de ceux qui rêvent d’argent facile. Ce n’est pas un hasard si tant de jeunes s’y ruinent, ce n’est pas une simple distraction devenue incontrôlable. C’est un business conçu pour aspirer leur argent et les enfermer dans une dépendance qui les dépasse.
Il est temps de voir ces entreprises pour ce qu’elles sont : des prédateurs habillés en divertissement. Des profiteurs qui vendent l’illusion de la richesse, alors qu’ils ne créent que de la misère. Le football, lui, doit rester un sport, un plaisir, une passion. Pas un billet de loterie déguisé en compétition.
🚨[Hors foot]
Les amis !
Aujourd’hui, on veut vous adresser un message important. On sait que notre communauté est relativement jeune, et c’est pourquoi on tenait à vous dire ceci : ce soir, la Ligue des Champions va nous offrir de grandes émotions. Profitez-en pleinement, sans… pic.twitter.com/tMY8ZMLuWa
— Algérie Football Média 🇩🇿 (@DZFOOTBALLDZ) January 29, 2025
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