Lors de la première moitié de saison, Riyad Mahrez a considérablement joué avec Manchester City mais il s’est montré moins flamboyant. Une impression persistante comme c’était, encore une fois, le cas samedi à l’occasion du 4e round de la FA Cup chez Cheltenham FC. L’Algérien est loin de ses standards de la saison dernière. Décryptage.
Ces dernières semaines, les Citizens reviennent fort. Ils restent notamment sur une série de 10 victoires de suite (même si celle contre Cheltenham était poussive) toutes compétitions réunies dont 6 en Premier League. Des performances qui ont permis aux Mancuniens de se relancer dans la course au titre pouvant même prendre les commandes si jamais ils gagnent leur match en retard.
Pendant ce temps là, Mahrez traverse une très mauvaise passe. D’ailleurs, en championnat, il n’a plus trouvé la faille après le 28 novembre dernier et son triplé contre Burnley pour le succès 5 buts à 0. Depuis, c’est une véritable panne pour le Fennec si l’on ne compte pas ce but contre Arsenal en EFL Cup (Coupe de la Ligue) sur lequel il a été largement aidé par le gardien des Londoniens après une faute de main sur le coup franc qu’il a exécuté. On ajoutera une petite passe décisive contre Birmingham en FA Cup. Et c’était tout en 10 apparitions de l’ancien sociétaire de Leicester City.
Le parallèle implacable
Un coup de mou qui se ressent dans la copie rendue par le capitaine de l’équipe nationale. Ce qui nous amène à comparer ses temps de passage par rapport à l’opus 2019-2020. A la même période, celui qui a été acheté 68 millions d’euros aux Foxes avait fait 30 apparitions compilant 1801 minutes de jeu toutes compétitions réunies pour 8 buts et 11 passes décisives. Quant à l’exercice en cours, le natif de Sarcelles a été aligné à 24 reprises (19 titularisations et 5 fois remplaçant) totalisant 1639 minutes sur les pelouses dans les différentes épreuves pour une copie de 5 réalisations et… 2 offrandes.
Ces statistiques, considérablement moins bonnes, trouvent explications dans une forme physique préjudiciable mais aussi l’éventualité de ne pas avoir pu gérer certaines données psychologiques ayant provoqué un potentiel mal-être. Disputer un paquet de matchs depuis le début de la séquence 2020-2021 a -vraisemblablement- pesé sur l’organisme. On a droit à un Mahrez moins explosif et qui éprouve du mal à se débarrasser de ses adversaires comme il le faisait auparavant… quand il enchaînait moins de rencontres.
Guardiola tout autant frustré ?
A partir de cette hypothèse, on peut se dire que le Champion d’Afrique n’ait pas supporté cette « charge ». D’autant plus que ses titularisations successives n’ont pas été suivies des chiffres individuels clinquants. Peut-être que branché sur courant alternatif, l’homme aux 61 sélections avec l’EN est plus productif et décisif. Même si les Algériens demandent à ce qu’il joue toutes les rencontres.
L’inquiétude est là. Ce n’est pas la joie pour Mahrez qui n’échappe pas aux remontrances de Pep Guardiola lui aussi frustré de le voir rater des actions évidentes. Beaucoup peuvent penser que le technicien espagnol l’accable plus que les autres pour ses ratés. Mais il se pourrait que le coach soit autant crispé de voir son gaucher ne pas pouvoir reproduire ce qu’il fait aux entraînements durant les matchs et les moments décisifs. Surtout dans un effectif ultra-concurrentiel où les stat’ peuvent peser dans la prise des décisions techniques. D’où cette impression récurrente de l’existence d’un malaise.
La méthode de l’ancien driver du FC Barcelone peut ne pas être adéquate pour secouer son poulain qui a besoin d’être mis en confiance et d’affection. Chose que Djamel Belmadi lui a toujours offert en sélection. Pour avoir un Mahrez étincelant, les deux hommes devront trouver une nouvelle méthode de communication. Autrement, il faudra changer d’environnement.