Depuis l’indépendance de l’Algérie, le poste de manager général n’a jamais suscité autant d’intérêt à tel point qu’on est arrivé à lui attribuer des victoires et des défaites, des succès et des échecs.
Or, le team manager comme il est appelé en Afrique ou le coordinateur de l’équipe nationale comme il a été appelé jusqu’au mois de septembre dernier a une mission toute simple : il est l’interlocuteur entre le sélectionneur national et les différents services de la fédération pour tous les besoins administratifs de la sélection.
Un illettré grassement rémunéré
Pourquoi donc autant de bruit pour ce poste ? Il y en a au moins deux raisons : la rémunération de la dernière personne à avoir occupé ce poste de septembre 2021 à janvier 2022 et qui était considérée comme un membre à part entière du staff technique de l’équipe nationale A. Ni Abdelhafid Tasfaout, ni Yazid Mansouri, ni Walid Sadi, ni Hakim Medane encore moins Djahid Zefizef ne percevaient le moindre salaire ni la moindre indemnité en occupant ce poste. Comment un employé de la FAF sans aucune capacité intellectuelle, ni la moindre connaissance dans le domaine du managérat a pu négocier un salaire aussi faramineux (750 000 DA mensuels) ? En profitant de la non-relation entre le Président de la FAF et Djamel Belmadi, une situation que l’ancien manager général a pernicieusement alimentée pour ensuite la retourner en sa faveur. Face à un président néophyte en matière de football et très faible négociateur, il a lui-même fixé son salaire et donné une dénomination pompeuse à son nouveau poste de travail tout en se cachant derrière le sélectionneur national dont « les demandes sont des ordres », dixit Amara Charaf-Eddine.
Communication catastrophique
La deuxième raison qui a attisé la curiosité des médias ce sont les sorties médiatiques chaotiques du manager général partant qui réalisait la prouesse de créer la polémique à chacune de ses déclarations. Ceci sans parler du traitement de faveur réservé à certains médias par rapport à d’autres ni sur le choix des nouveaux proches de l’équipe nationale avec un analphabète à la tête d’une ligue de wilaya, un chef de service fantoche ou un chef de parc devenus les nouveaux maîtres de l’administration des champions d’Afrique.
Les copains d’abord
Un exemple pour résumer l’état de déliquescence dans lequel l’administration de l’équipe nationale s’est retrouvée : la liste des membres accompagnateurs de l’équipe nationale à la CAN-2021 comportait le nom de ces personnes parachutées et d’autres éléments qui n’ont même pas effectué le voyage au Cameroun à l’instar de la Directrice des finances juste pour leur permettre de bénéficier de la prime de la victoire finale. Le « manager général » qui a élaboré cette liste a choisi ses copains, oubliant qu’il ne fallait jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
Djahid Zefizef ne gagnera pas des matchs
Le choix de Djahid Zefizef a fait l’unanimité, mais ce n’est pas lui qui nous qualifiera en Coupe du monde. Zefizef, de par son niveau, son expérience et sa connaissance de l’Afrique ne gèrera sûrement pas l’équipe nationale comme l’avait fait son prédécesseur. Il ne choisira pas le Qatar pour la préparation de l’équipe au moment où ce pays était en proie au Covid au lendemain de la Coupe arabe, il n’aurait pas non plus attendu le nul face à la Sierra Leone pour tirer la sonnette d’alarme sur l’hôtel et l’état du terrain de Japoma. Il mettra sans doute l’équipe nationale dans les meilleures conditions, mais ce ne sera pas lui qui qualifiera l’équipe à Qatar-2022. Pour ce faire, et s’il veut réussir sa mission, il doit déjà commencer par nettoyer l’entourage immédiat de la sélection dont les parachutés cités ci-dessus.
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec