Joueuse très expérimentée des championnats français de Handball (D1 et D2), la talentueuse Nadia Bellakhdar (31 ans) est de retour en sélection algérienne à l’occasion de la CAN 2022 qui se déroule actuellement au Sénégal. En dépit des problèmes monstrueux que connait la Fédération Algérienne de Handball (l’ex président est en prison), la demi-centre de Noisy-le-Grand Handball nous raconte son plaisir de porter le maillot des Verts qu’elle a déjà connu en 2013 et 2014.
Bonjour Nadia Bellakhdar, peux-tu te présenter aux lecteurs de La Gazette du Fennec ?
Je m’appelle Nadia, j’ai 31 ans. Ma mère est originaire de Sétif et mon père proche d’Oran. J’ai déjà disputé une CAN ainsi qu’un championnat du monde avec l’Algérie, respectivement en 2014 et 2013.
Comment ça se passe avec ton club cette année ? Quels sont vos objectifs pour la saison ?
Tout se passe très bien, je suis comme à la maison ! Je joue à Noisy-le-Grand Handball. Nous avons un très gros projet d’atteindre la plus haute division française, le plus rapidement possible.
“J’avais besoin de prendre du recul…”
Ta première sélection date de 2014, puis il y a eu un trou dans ta carrière internationale, pourquoi ?
J’ai vécu deux expériences très riches en émotions positives avec la découverte de niveaux de jeu surprenant lors du Mondial mais aussi négatives d’un point de vue humain. J’avais besoin de ces années pour revenir et faire une rétrospective sur tout ce que j’avais vécu !
Aujourd’hui tu reviens en sélection algérienne, que ressens-tu ?
Je suis très fière de jouer pour l’Algérie. Ma situation a très fortement changé, j’ai engrangé beaucoup d’expériences dans ma petite carrière sportive et ma vie tout simplement. Aujourd’hui, représenter mon pays à une saveur particulière et plus forte avec les événements que j’ai enduré ces dernières années (je fais référence à mes grands-parents partis trop tôt…).
Connais-tu tes coéquipières ? Le staff ?
Je ne connais ni mes coéquipières ni le staff. Je suis venue un peu précipitamment. Je savais qu’il y avait quelques binationales, professionnelles pour des clubs de D2 et D1. Le staff a bien évidemment changé depuis tout ce temps.
Comment trouves l’équipe en ce moment ?
L’équipe est assez complète. Il y a de tous les profils : des tireuses, des duellistes, des meneuses, des défenseurs aguerries… le travail et le temps manque malheureusement pour tirer le maximum de toutes ces individualités.
“J’apprécie chaque moment de cette aventure avec l’Algérie”
Justement vous venez de jouer 2 matchs contre la Tunisie en guise de préparation pour la CAN 2022, qui va se dérouler au Sénégal, quel bilan tires-tu de ces 2 matchs ?
Entre le premier et le second match, il y a eu une évolution considérable. On ne peut pas se contenter de la défaite certes, mais il faut savoir se féliciter des efforts fournis. Nous avons rediscuté du projet et fait des projections sur tableau noir afin de parler toutes le même langage. Et le constat est qu’on a mieux joué ensemble en défense et en attaque.
Un moment sur votre préparation à la CAN ?
Je n’ai pas de moment en particulier. J’ai été heureuse de retourner sur la terre de mes origines même si ça a été que le temps de quelques jours à Alger. J’apprécie chaque moment de cette aventure car j’estime qu’à mon âge, il faut tout prendre sans modération.
Justement à la CAN, vous êtes dans un groupe relevé (Angola, Cap-Vert et la RD Congo). Quels sont vos objectifs pour ce 1er tour et généralement la CAN ?
L’objectif est de remporter chaque match, je ne vais pas vous mentir. On s’est clairement concentré sur nous et non sur nos adversaires. Les quarts sont effectivement dans notre viseur.
“Je n’ai aucune opinion sur la situation de la Fédération”
Et à titre personnel, qu’attends-tu de cette CAN ?
Personnellement, je veux apporter le maximum pour aller le plus loin possible. J’ai eu un petit contretemps malheureusement sur le premier match ça risque d’être juste pour jouer. Mais je vais être là pour le groupe, le soutenir et l’épauler comme je peux. Enfin le plus important pour moi c’est de prendre le maximum de plaisir sur un événement assez exceptionnel qui est de représenter son pays dans une Coupe d’Afrique.
Un des principaux problèmes de la préparation tronquée de l’EN féminine est le marasme dans lequel baigne la fédération. Quel est ton opinion sur la fédération ?
Je n’ai aucune opinion.
J’ai pour habitude de ne pas me mêler du côté politique du sport. Je perdurerai sur cette conviction personnelle. Je souhaite juste que la fédération retrouve de son rayonnement et une certaine stabilité au plus vite afin de faire profiter aux générations futures de l’équipe nationale algérienne et du handball féminin.
Merci Nadia et bon courage pour cette compétition.
Merci à vous pour l’intérêt et Tahia Djazair.