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Entretien Exclusif

Rezki Hamroune : “C’est un privilège et un honneur de jouer pour la JS Kabylie”

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hamroune expert jsk

Rezki Hamroune, l’ailier droit de la JS Kabylie, passé par Dijon qui l’a repéré avec l’EN U17, était l’invité de notre émission “C’est vous l’Expert” lundi dernier ! L’occasion pour nos chroniqueurs et nos auditeurs de revenir avec lui sur son passage difficile en France, sa bonne forme avec la JSK, son avenir en club, mais aussi en équipe nationale.

Salam Aleykoum Rezki, félicitations pour votre victoire (0-5) face à l’USM Bel-Abbès ! D’ailleurs, ton coéquipier Abdussalam Al-Tubal a marqué un triplé. T’impressionne-t-il au quotidien à l’entraînement ?

Oui, il a fait un gros match hier, une belle performance avec un triplé à la clé comme vous l’avez dit. Tant mieux pour l’équipe et tant mieux pour lui. J’espère qu’il va continuer sur sa lancée.

Je pense aussi au jeune Boualia qui est pétri de talent, il est vraiment très bon. A l’entraînement, il travaille avec acharnement et on sent qu’il a ce petit quelque chose en plus. Inch’allah, il va réussir à nous apporter beaucoup cette saison, comme Abudssalam d’ailleurs.

“On progresse énormément avec Denis Lavagne, il est très exigeant et ne laisse rien au hasard”

Mercredi (Ndlr : le 21/04), vous avez gagné à l’extérieur face à Coton Sport et vous conservez donc votre invincibilité en Afrique. Quel est votre objectif lors de la Coupe des Confédérations cette saison ?

Honnêtement, l’objectif est d’aller le plus loin possible. On sent que l’on est capable d’aller très loin et on travaille beaucoup. De plus, on a un très bon coach qui est arrivé il n’y a pas longtemps (NDLR : Denis Lavagne). On obtient de très bons résultats avec lui, j’espère donc que l’on va continuer à progresser et monter en puissance dans cette compétition. Pourquoi pas même la remporter en Algérie ?

lavagne hamroune jsk

A ce propos, qu’a apporté Denis Lavagne, cet entraîneur très expérimenté en Afrique qui arrive après un début de saison compliqué durant lequel se sont succédés plusieurs entraîneurs ?

Sincèrement, on a énormément de chance d’être entraîné par Monsieur Lavagne. C’est toute l’équipe qui le dit… et même les joueurs qui ne jouent pas ! On progresse énormément avec lui, il est très exigeant et ne laisse rien au hasard. On a progressé rapidement avec lui et ça s’est ressenti sur les résultats.

“Il faut changer les terrains en Algérie si on veut progresser… à Bel Abbès on joue sur du goudron !”

As-tu l’impression que le niveau global du championnat algérien progresse, stagne ou bien régresse ?

Sincèrement, je pense qu’il s’améliore. Mais si on voudrait progresser plus vite… il faudrait changer les terrains ! Hier par exemple, on est allé jouer sur un terrain à Bel Abbes, c’était carrément du goudron (rires) ! C’est très dur et il faut progresser là-dessus, vraiment.

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Que penses-tu de la qualité d’image des matchs du championnat algérien ? (NDLR : celui de la JSK face à l’USM Bel-Abbès était diffusé la veille de l’émission sur Facebook)

La qualité d’image lors des diffusions des matches n’aide pas à mettre en avant notre championnat. Je m’étais déjà fait la réflexion lors d’USMA-Médéa, qui était pourtant retransmis à la TV et non pas sur Facebook. Je me suis dit que même à la TV, la qualité est vraiment catastrophique ! C’est vraiment dommage, car chez nos voisins marocains ou tunisiens, les caméras sont en HD et l’image est vraiment nette. Chez nous, c’est flou HD (rires) !

“Sayoud (CRB) et Bouabta (PAC) sont les deux joueurs du championnat qui m’ont le plus marqué en Ligue 1 algérienne”

Quels sont les joueurs qui t’ont marqué dans le championnat algérien ? As-tu en tête le nom d’un défenseur avec qui tu as eu du mal plus qu’un autre ?

Amir Sayoud est vraiment un très bon 10. Le poste de meneur de jeu est très difficile et lui le gère à merveille. Le défenseur du Paradou, Tarek Bouabta, est très grand et très costaud. Avec lui, dans les duels aériens, tu ne peux pas espérer grand-chose (rires) !

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Toi qui as évolué en France plusieurs saisons, notes-tu des différences avec le football algérien ?

Le foot en France et en Algérie n’a rien à voir. En France, c’est plus tactique. En Algérie, il faut être un guerrier pour espérer réussir dans ce championnat. Il y a beaucoup d’intensité, il ne faut jamais rien lâcher, ça va un peu dans tous les sens. En fait, c’est un peu décousu. Il y a moins d’attaques placées, mais il y a beaucoup de duels. C’est même un peu brouillon parfois. Mais si vous vous laissez aller, que vous n’allez pas au duel, vous passez complétement à côté de votre match. En Europe, c’est plus posé, plus net… C’est quand on se rapproche des trente derniers mètre, que ça commence à se resserrer.

“Mon passage à Dijon : je suis resté 5 mois sans rien faire en attente de mon visa de travail. Quand je l’ai eu, le coach n’avait plus besoin de moi !”

A ce propos, comment s’est passée ton expérience française ?

J’ai une anecdote qui peut résumer mon passage en France. Quand j’ai signé à Dijon, je me souviens que c’était le 15 septembre. Je suis alors revenu en France, pour obtenir mon visa de travail (que l’on ne peut obtenir directement en France). J’ai alors dû attendre jusqu’à fin janvier pour l’obtenir et je ne suis retourné qu’en février en France ! Je suis donc resté cinq mois sans rien faire alors que j’avais signé mon contrat. Quand je suis revenu à Dijon, le coach Olivier Dall’Oglio m’a dit : « Monsieur Hamroune, qu’est-ce que vous faites là ? Vous êtes venus faire quoi ? ». Je lui ai alors répondu : « Mais j’ai signé avec vous ! » et il me répond que le championnat est bien entamé et qu’il n’a pas besoin de moi. Il me dit même que je peux repartir en vacances (rires) ! Je ne cherche pas à me trouver d’excuses, mais ça m’a beaucoup handicapé.

hamroune dijon

La première saison, je n’ai donc joué que deux ou trois matches avec la réserve. La deuxième saison, je suis souvent blessé, notamment à cause d’une pubalgie. Après, on m’a fait savoir qu’on ne comptait plus sur moi. Ils n’ont donc pas levés l’option (NDLR : Hamroune avait signé deux ans, plus une en option).

Sais-tu pourquoi tu as été autant blessé lors de ta deuxième saison ? Cela peut-il être dû à ton passage de l’Algérie à la France ? On sait que beaucoup de jeunes algériens se sont blessés à cause des préparations physiques à la Française et plus globalement, à l’Européenne.

Au contraire, je pense que c’est plutôt dû au fait que je n’avais pas fait de bonne préparation justement. J’ai commencé à jouer les matchs alors que je n’étais pas prêt, mon corps n’a donc pas été en mesure d’enchaîner les matches.

Et as-tu, comme d’autres jeunes joueurs algériens arrivant en France, connu des difficultés à ton arrivée dans l’Hexagone ?

Oui, je suis arrivé à 17-18 ans en France. J’étais seul, je n’avais pas de famille ici. Je me suis retrouvé livré à moi-même.

“Je n’ai aucun contact avec Madjid Bougherra mais oui la sélection nationale est dans un coin de ma tête !”

Espères-tu toujours l’Équipe Nationale ?

Bien sûr que oui. Chaque joueur algérien, avec de l’ambition et un passeport vert, a ça dans un coin de sa tête. J’y pense, mais ça passe par les performances en club et par un très gros travail. Seul le terrain sera juge.

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La coupe arabe arrive, est-elle un objectif pour toi ? As-tu eu des contacts avec Bougherra ?

Bien sûr, jouer pour la sélection et honorer le drapeau algérien, ça n’a pas de prix. Concernant le sélectionneur, non, je n’ai pas eu encore de contact.

“Mon contrat s’arrête dans 3 mois et on ne m’a toujours rien proposé”

As-tu l’ambition de repartir en Europe ?

Bien sûr, j’ai cette ambition depuis mon retour en Algérie. Mais les statistiques, qui sont très importantes pour rejoindre l’Europe, ne jouent pas en ma faveur ces deux dernières saisons.

Qu’en est-il de ta prolongation de contrat à la JSK, toi qui es la coqueluche des supporters et le capitaine de l’équipe ?

C’est une bonne question (rires). Je suis honoré de porter les couleurs de la JSK, j’ai toujours été un fervent supporter de ce club. C’est un honneur et un privilège de jouer ici. Mais il ne me reste que trois mois de contrat et on ne m’a toujours rien proposé. Quand vous êtes salarié quelque part, si on ne vous propose pas de rempiler, vous ne pouvez pas aller vous-même le demander (rires) ! Franchement, j’ai une relation particulière avec les supporters. Je les considère comme ma famille.

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