Une fois n’est pas coutume, aucun représentant de la confédération africaine de football ne passera la phase poule de la coupe du monde. Une première depuis 1982 ! Il y a 36 ans, l’Algérie avait été injustement empêchée de passer ce 1er tour suite au match de la honte RFA-Autriche (1-0). Une Coupe du Monde 2018 à rapidement oublier pour les Africains …
Les Africains ont joués 15 matchs (3 matchs par équipe) pour seulement 3 victoires et 2 nuls soit 11 points récoltés et une différence de buts très négative de -10 buts (16 buts marqués contre 26 buts encaissés). Ce bilan si faible pose problème et devrait alerter l’instance africaine. La meilleure équipe africaine est sans conteste le Sénégal qui a failli passer en 8ème de finale si ce n’est le trop grand nombre de cartons jaunes récoltés. Les Lions de la Teranga sont suivis des Super Eagles qui ont longtemps malmené les Argentins. La Tunisie a battu le Panama (2-1), certainement la plus faible équipe du tournoi, mais a pris l’eau face à la Belgique (5-2). Les Lions de l’Atlas, timides face à l’Iran, n’ont pu battre le Portugal et l’Espagne malgré des prestations de hautes factures. Mais incontestablement l’équipe africaine qui est complètement passée à côté de son tournoi c’est l’Égypte. Les Pharaons, avec Mohamed Salah, n’ont pas réussi à récolter le moindre point y compris face à la modeste Arabie Saoudite !
Tout ça pour ça …..
Dans le jeu, les pays africains ont alterné le bon, le moins bon, voire même le catastrophique. Incontestablement, les Africains stagnent alors que les autres nations progressent. L’Islande, l’Australie, et même la Corée du sud peuvent se satisfaire de leur mondial. Le Maroc était dans un groupe difficile mais regrettera longtemps son entame de match frileuse face à l’Iran. Que dire du match pathétique de l’Égypte face à l’Arabie Saoudite… Il a certainement manqué à nos représentants africains de la fougue, de l’envie et du génie pour réussir à passer. L’exportation en grand nombre des joueurs africains vers l’Europe a permis de progresser dans la tactique tout en annihilant la fraicheur et la folie propre au football africain. Au final, les cinq équipes africaines présentes en Russie n’avaient pas volé leur qualification mais, nous, Algériens, nous ne pouvons que regretter le sort (mal fait ?) d’avoir vu les ex-mondialistes Cameroun, Nigéria et Algérie dans le même groupe de qualification…
Africa has a combined 25 wins all-time at the #WorldCup, the wins by nation:
🇳🇬 Nigeria 6
🇨🇲 Cameroon 4
🇬🇭 Ghana 4
🇩🇿 Algeria 3
🇨🇮 Ivory Coast 3
🇸🇳 Senegal 3
🇲🇦 Morocco 2
🇹🇳 Tunisia 2
🇿🇦 South Africa 2🇦🇴🇪🇬🇹🇬🇨🇩 also participated but have 0 wins
— Walid Ziani (@bylka613_) June 29, 2018
Le classement FIFA ne s’est pas trompé
La Croatie, la Belgique et l’Uruguay sont les seules nations à avoir remporter leurs trois matchs. L’Égypte et le Panama sont les seules nations à avoir perdues tous leurs matchs. Sur les 16 nations qualifiées en 8ème de finale seules l’Allemagne, la Pologne et le Pérou n’ont pas tenu leur rang. La Mannschaft, tenante du titre et 1ère nation au classement FIFA, a laissé sa place à la Suède (24ème). La Pologne (8ème) a laissé sa place au Japon (61ème). Quant à la Russie, pays organisateur, anormalement classée 70ème, n’a pas déçue ses supporters. Le Pérou, 11ème, n’a pu faire mieux que 3ème d’un groupe pourtant à sa portée. Le classement FIFA, aux surprises près, donne finalement un bon indicateur sur le niveau des équipes.
Le cœur du football bat en Amérique latine
Cette formule appartient à Bernard Lions, journaliste au quotidien français L’Équipe, qui a eu cette formule juste après la victoire éclatante (3-0) de la Colombie face à la Pologne. Au-delà de ce match, les chiffres sont clairs, 80% des équipes de la CONMEBOL et 71% des équipes de l’UEFA présentes en Russie passent en 8ème. L’Asie avec le Japon et l’Amérique du Nord avec le Mexique seront aussi représentés. Une fois n’est pas coutume, l’Afrique n’y sera pas. La formule complète de Bernard Lions prend donc tout son sens.
Quand tu vois la « hinchada » de la Colombie, tu te dis que si le football est né en Europe, son cœur bat aujourd’hui en Amérique latine @lequipe #POLvCOL
— Bernard Lions (@BernardLions) June 24, 2018
Khelifa Samir, La Gazette du Fennec
