Youcef Belaïli va, à moins d’un rebondissement de dernière minute, faire son retour en équipe nationale pour le rassemblement de mars. Sa présence dans la liste finale de Vladimir Petkovic sonne comme une évidence. En tout cas, Walid Charchari, analyste vidéo et coach assistant à l’Espérance de Tunis, approuve ce choix. L’Algérien décrypte, dans cet entretien accordé à La Gazette du Fennec, le profil d’un footballeur d’exception qu’il voit tous les jours à l’œuvre du côté de Bab Souika.
LGDF : « Walid, tu as la chance de voir Belaïli tous les jours à l’entraînement et durant les matchs. Dégage-t-il quelque chose d’exceptionnel ?
Tout ce que fait Youcef Belaïli est exceptionnel. Il fait ce que les autres ne font pas. Que ce soit à l’entraînement ou durant les matchs. Son sérieux à l’entraînement se reflète sur son rendement lors des matchs. Il joue tous les jours au maximum. Il est décisif que ce soit par une passe, un but ou les deux. Pour l’Espérance, il est comme Zidane avec l’équipe de France ou Messi avec le FC Barcelone.
Tu le connais depuis quelques mois maintenant. Qu’est-ce qui t’a le plus impressionné chez lui ?
Ce qui m’a le plus impressionné c’est son sérieux…
« Il n’y a pas meilleur que lui sur le flanc gauche »
…pourtant, on dit beaucoup de choses sur Belaïli et son implication. On dit parfois qu’il est fainéant ou qu’il n’est pas sérieux. Est-ce vrai ?
J’avais des échos sur lui et tout. Mais j’ai vu tout le contraire. C’est le premier joueur qui arrive à l’entraînement et le dernier qui en sort. Il s’entraîne sérieusement et ne rate pas les entraînements. Durant les matchs, on voit son génie. Il fait ce que les autres n’attendent pas. C’est la marque des génies. C’est immense.
Après tant d’efforts et de performances remarquables avec l’ES Tunis, on parle de son retour en équipe nationale. Penses-tu qu’il puisse apporter un plus sur l’aile gauche ?
Il va certainement apporter quelque chose. En revenant en arrière, on peut voir que l’équipe nationale a essayé pas mal de joueurs (Brahimi, Benrahma, Gouiri, Amoura, NDLR) à son poste. Mais personne n’a pu faire ce que fait Belaïli. Il est irremplaçable. Youcef est quelqu’un qui connaît bien l’Afrique et peut s’adapter au jeu. Il a toujours eu de bonnes prestations en Ligue des Champions. Il connait bien l’Afrique et il est performant que ce soit à domicile ou à l’extérieur. C’est un joueur local. Pour moi, il n’y a pas meilleur que lui sur le flanc gauche.
« Si j’étais Petkovic, je mettrais Belaïli titulaire »
Walid, tu es analyste vidéo et coach adjoint. T’as donc des notions tactiques et techniques. Quel est son point fort selon toi ? Est-ce l’aspect tactique, même s’il aime avoir un peu trop de liberté et de mobilité durant le match, ou c’est aussi ses capacités physiques qui restent impressionnantes à ce niveau ? Selon toi, quel est le plus que Belaïli a toujours eu dans son rendement avec l’EN ?
Youcef Belaïli est un joueur polyvalent. Il a la capacité de jouer comme avant-centre. En plus, il peut jouer à gauche ou à droite. Il a un profil à la Robben qui aime repiquer vers l’intérieur et frapper. Il a une grosse frappe de balle. En plus de ça, il est technique, dribbleur, talentueux et scanne très bien le terrain. Il a toujours une longueur d’avance car son physique le lui permet. Et il y a un point important qu’on ne mentionne pas souvent : il a quelques années de plus c’est vrai mais il a davantage d’expérience. Et cela peut aider l’équipe nationale. Surtout durant la Coupe d’Afrique au Maroc si on veut jouer le titre.
Tu as déjà connu le championnat d’Arabie saoudite avec Al Fayha FC. Saïd Benrahma joue en D2 là-bas. Et il est concurrent direct de Belaïli en sélection. Si tu étais à la place de Petkovic, qui mettras-tu comme titulaire ?
De loin, je choisirais Youcef Belaïli sans hésitation. Il est homme de la situation. Benrahma joue en D2. Il joue avec la meilleure équipe financièrement. C’est la “dream team” de la D2. Mais le niveau n’est pas au top. Par contre Belaïli joue la Ligue des Champions CAF et dans un grand club qu’est l’Espérance. C’est plus rude et difficile. Il n’y a pas photo.»
Interview audio :
Polémique en Tunisie : la convocation de Belaili remise en considération ?
