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Zetchi – Alcaraz : contrat et pont d’or vers l’inconnu

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Certains détails du contrat de Lucas Alcaraz ont fuité. Des chiffres qui donnent le tournis parus dans les colonnes du quotidien Liberté. Une indemnisation de résiliation à hauteur de 20 milliards de centimes, un intermédiaire marocain qui a touché 30.000 euros de commission lorsque le bail entre la FAF et le coach espagnol a été paraphé en avril dernier et des objectifs assorties de primes alléchantes… le driver des Verts s’est incontestablement taillé la part du lion dans son engagement avec la FAF qui cherche désormais une porte de sortie. Tout cela, au moment où l’EN est à découvert footballistiquement…

L’engagement révèle toujours les intentions. En jetant un œil sur le volet contractuel entre Lucas Alcaraz et la FAF, on peut facilement comprendre que l’ancien entraîneur de Granada FC est venu en Algérie en position de force au moment de conclure son bail tel un sélectionneur chevronné au palmarès éloquent qu’il n’a pas. Après tout, ce n’est pas de sa faute. Lui, il exige et c’est au patron de l’instance fédérale d’accepter ou pas.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ancien driver de Brahimi et Yebda à Grenade a pu décrocher un contrat juteux en prenant la barre technique de la sélection algérienne. Tellement inouï qu’il avait même accepté de coacher “gracieusement” l’équipe nationale des locaux lors des éliminatoires du CHAN 2018 alors que sa seule et unique mission était de prendre en main l’équipe première. Royal !

Tout bénef pour Alcaraz

Cependant, le généreux dans l’histoire n’est pas le successeur de Georges Leekens mais bien la FAF. Tout le monde sait qu’Alcaraz perçoit un salaire mensuel de 60.000 euros sur une durée devant s’étaler de mai 2017 jusqu’à la fin de la CAN 2019 avec l’obligation d’y qualifier l’Algérie pour que les deux parties restent liées. Plus que les émoluments généreux (identiques à l’expérimenté Hervé Renard qui perçoit le même salaire avec le Maroc), le méconnu technicien ibérique aura droit à une prime de 50.000 euros si jamais il parvient à figurer dans le carré d’as de la prochaine messe continentale. Dans un meilleur cas, si jamais, l’Algérie est sacrée, il touchera le triple (150.00 euros) selon le très sérieux journal Liberté.

En cas de scénario catastrophe, à savoir : la non-qualification pour le rendez-vous biennal ou la sortie dès le premier tour, il sera (logiquement) évincé… à condition : bénéficier d’une indemnité de départ équivalant à trois mois salaires. Une coquette somme de 180 000 euros ! Soit plus qu’en cas de triomphe final dans l’épreuve. Incohérence et arnaque !

L’on se demande si les dirigeants de notre balle ronde n’avaient pas vu ce véritable coup de poker (on pourrait même le qualifier d’un vrai hold-up financier) à venir ? Un entraîneur de club, sans expérience de sélectionneur, payé grassement en des temps austères avec des gratifications et une clause d’indemnisation conséquente. Une pénalité à laquelle Zetchi devra s’acquitter dans le cas où il reconnaîtrait ce qui s’apparente à une véritable erreur de casting. Encore, ce n’est pas ça qui consterne mais le contexte dans lequel cette liaison avait été actée. On croit savoir que l’agent marocain qui a fait venir Alcaraz a eu droit à 30.000 euros pour son service. A cette somme, s’ajoutent 10.000 euros qu’il a reçu pour avoir convaincu la Guinée de se déplacer pour jouer en Algérie en juin dernier. Un adversaire d’un calibre tout juste moyen qui aurait donné son « ok » contre un séjour tout frais payé par la structure footballistique du pays. Pure dilapidation!

Zetchi, entre inexpérience et amateurisme

Le plus étonnant dans tout ça, c’est le discours contradictoire de Zetchi qui se dit « soucieux de la santé financière» du « sport à onze » Dz. Le successeur de Mohamed Raouraoua ne fait pas ce qu’il dit. Malgré toute sa bonne volonté, il ne dit pas ce qu’il fait en coulisses surtout et communique très mal. Dès lors, il se retrouve avec un sélectionneur dont la capacité à importer « le style de jeu espagnol », qui fascine tellement le boss de la FAF, fait l’objet de nombreux doutes. Sans remettre en cause la rigueur, l’abnégation et l’investissement dans la méthode de travail du sélectionneur, « El-Khedra » parle plus chinois qu’autre chose tactiquement devant ses adversaires ces derniers temps. Et ce n’est pas sûr que l’Espagnol puisse comprendre le terme « résiliation à l’amiable ».

Alcaraz serait plus « caliente » pour repartir avec un joli pactole au lieu de se retrouver au chômage sans dédommagement financier en cette période de l’année. Surtout qu’il est certain de ne pas avoir les 100.000 euros que lui aurait offert la qualification à la Coupe du Monde 2018. Même si, il faut le préciser, ce n’était pas une condition pour qu’il soit maintenu. Une prime accordée sans contre-partie avec un objectif clairement posé sur le papier. Une aberration.

En résumé, Zetchi et son bureau ont misé (gros) et sont en train de tout perdre. Avec un contrat signé à la va vite et tellement déséquilibré, il semble aberrant qu’aucune porte de sortie honorable pour la FAF n’ait été prévue avec un coach qui n’apportait pourtant aucune garantie sportive au moment de sa signature. Incompétence grave ou cas d’amateurisme avéré, les charges d’un licenciement unilatéral seront donc supportées par une seule des parties perdante qui est la FAF. Et ce, au moment où Alcaraz  en tire tous les avantages. Le sort de l’équipe dans tout ça ? Le coach européen ne s’en soucierait pas trop parce que l’appât du gain africain prime sur le résultat sportif à partir du moment où le pèze n’est pas tributaire du verdict du terrain.

 Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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