Grand espoir du centre de formation de l’Olympique de Marseille, l’attaquant Jorès Rahou (18 ans) passé par les Équipes de France de jeunes en U16 a décidé de rejoindre l’Algérie. Natif de Marseille et originaire de Tlemcen, comme un certain Riyad Mahrez, l’attaquant olympien a été convoqué par la FAF pour le prochain tournoi de l’UNAF des U20 en Tunisie (9 au 15 novembre 2021). En exclusivité pour La Gazette du Fennec, le minot de l’OM nous parle de son parcours et son ambition avec l’Algérie. Découverte.
PRÉSENTATION
Salam Jorès, peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous parler de ton parcours ?
Salam, je m’appelle Jorès Rahou j’ai 18 ans. J’évolue à l’Olympique de Marseille depuis l’âge de 5 ans et j’y ai signé professionnel au mois de juin dernier.
Quel type de joueur es-tu ?
Je suis un attaquant assez mobile. Je ne reste pas que dans la surface. J’aime beaucoup combiner avec mes partenaires, participer à la construction des actions. Je peux évoluer sur les côtés comme en pur 9 ou même en meneur de jeu.
Tu avais de très belles statistiques en U17 National et U18 R1, comment s’est ensuite passé ta signature en professionnel ?
C’était après le confinement, on avait arrêter la saison à cause du COVID. Du coup, je m’entraînais avec le groupe professionnel et j’étais plutôt bon. À la fin avril, la direction m’a proposé un contrat professionnel, on a vu ça avec ma famille et ça c’est fait le plus simplement du monde.
“Mon atout c’est la puissance et ma polyvalence en attaque”
Le fait de pouvoir jouer à plusieurs postes est plus un avantage pour toi puisque cela te permet d’être plus complet ou plus un inconvénient car tu es parfois « trimballé » de poste en poste ?
C’est clairement un avantage pour moi. Aujourd’hui l’attaquant doit jouer à plusieurs postes comme à Liverpool par exemple quand tu vois l’animation offensive, Salah, Mané et Firmino se baladent un peu partout et savent faire plusieurs choses dans différents postes. Dans le football actuel, c’est très important voire même primordial d’avoir une palette diversifiée.
Quels sont tes points forts ?
Sur le plan physique c’est l’explosivité et la vivacité, en gros la puissance. Après sur le plan technique, c’est ma capacité à éliminer mon vis à vis sur un geste, ma qualité de passe et ma finition devant les buts.
Et quels sont les points à travailler ?
Je dois travailler mon jeu de tête pour être plus dangereux dans la surface. Après il y a aussi le replacement défensif que je dois parfaire pour aider au mieux mon équipe.
Quelle est ta personnalité sur et en dehors du terrain ?
Je suis pas du tout pareil sur et en dehors du terrain, un peu comme beaucoup de footballeurs d’ailleurs. Quand je connais pas vraiment la personne je vais être timide, réservé, après dès qu’on se connait je suis chambreur, j’aime bien rigoler. Sur le terrain, c’est là que j’aime m’exprimer, je me définis comme un joueur créatif.
LE MINOT DE L’OM
Quel sentiment on a lorsque l’on signe professionnel dans le club de sa ville ?
Signer professionnel à l’Olympique de Marseille c’est comme si j’avais validé une étape, c’est une fierté pour mon entourage et pour moi-même également. Un véritablement accomplissement pour moi.
Jouer dans sa ville avec l’entourage et tous ses amis ce n’est pas problématique pour rester focus sur ta carrière sportive ?
Ça dépend des personnes, du caractère, de l’entourage. Mon cas n’est pas comme les autres, moi je suis très bien à Marseille et tout se passe pour le mieux.
Élu meilleur jeune deux fois en 2019, comment vois-tu ta progression à l’OM ?
Je progresse, je m’entraîne régulièrement avec les professionnels. Maintenant je dois montrer l’exemple aux autres jeunes et travailler beaucoup plus pour être au niveau. (Son grand frère intervient): Moi je pense que son jeu sans ballon s’est beaucoup amélioré. Ses déplacements sont plus intelligents et fait de manière plus structurée. Sur le terrain ce n’est plus la même chose avec les professionnels et c’est ça qui l’a fait progresser également.
Nasser Larguet (Directeur du centre de formation, ndlr) disait qu’il te fallait une année d’apprentissage pour encore aller voir plus haut. Tu en es où ?
J’ai progressé mais je pense que j’ai encore beaucoup à apprendre. J’ai eu une grosse blessure l’année dernière et j’ai pu reprendre qu’en novembre. Après, à cause du Covid, ils ont arrêtés les compétitions et il n’y avait que les entraînements de National 2 et des professionnels. Du coup, il manquait la compétition pour réellement progresser. En plus, on devait participer à la Coupe Gambardella et à la Youth League mais elles n’ont pas eu lieu, toujours à cause du virus.
“Signer à l’OM c’est la suite logique des choses. Le challenge, chez moi à Marseille, ne me fait pas peur”
Quelle est la principale différence entre les entraînements en réserve et en professionnel ?
Il y a beaucoup plus d’intensité en professionnel. Ça va beaucoup plus vite. Tu dois vite prendre les décisions et savoir ce que tu dois faire avant de recevoir le ballon.
As-tu une pression particulière maintenant que tu es professionnel ?
Non. Je n’ai jamais eu aucune pression depuis que je suis petit. Que ce soit pour un match important ou un match amical. Je n’ai pas de pression quand je joue au football.
Tu as eu des opportunités de signer à l’étranger où certaines équipes te voulaient, pourquoi être rester à l’OM ?
Signer à l’OM c’est la suite logique des choses. J’ai tout fait ici, tout mon parcours. Je ne me voyais pas partir. Après il y a aussi des raisons personnelles car mon entourage, ma famille, tout le monde est ici à Marseille. S’engager à l’OM était une bonne chose.
L’Olympique de Marseille n’est pas un club connu pour sortir des jeunes. Sur la décennie on en compte peu. Ça ne te fait pas peur ça ?
Non, au contraire. C’est un challenge à relever. Je n’ai pas de peur particulière. Et puis si j’y arrive, peut-être qu’avec moi les choses vont changer dans le futur.
Quels sont tes objectifs à court terme ?
J’aimerais acquérir le maximum de compétences et progresser encore plus. Et puis bien sûr pouvoir effectuer des matchs en professionnel.
LES FENNECS
Quand et comment s’est passé ton premier contact avec la Task Force de la Fédération algérienne de football ?
Les premiers contacts se sont fait avec mon père et mon frère, ensuite avec moi. C’était il y a un an mais comme je t’ai dit tout à l’heure j’étais blessé et donc je ne pouvais pas venir.
Ton premier sentiment après cette convocation pour le tournoi UNAF (9 au 15 novembre prochain, ndlr) ?
C’est une énorme fierté pour moi, c’est mon pays d’origine donc je suis très heureux de représenter les couleurs de l’Algérie. C’est aussi une fierté pour mon entourage, ma famille.
Quelle est ta relation avec l’Algérie ?
Je vais souvent en Algérie, on a une maison là-bas dans le village de Henneya près de Tlemcen. Je devais y aller il y a pas longtemps mais le COVID m’a empêché de m’y rendre.
Tu as regardé la Coupe Arabe cet été ?
Oui, j’ai regardé, je sais qu’ils sont allés en finale et qu’ils ont perdu face à l’Arabie Saoudite (2-1 ; ndlr).
Il y a une grosse génération 2003 avec les Titraoui, Boulbina, Ammar, Bounas, ajoutés à cela les nouveaux comme toi et Yassine Ben Hamed. Y’a-t-il une pression supplémentaire ?
Je vais rejoindre l’équipe pour la première fois donc je vais déjà essayer de bien m’intégrer le plus rapidement possible. Apprendre à connaître mes coéquipiers sur et en dehors du terrain. Je ne pense pas qu’il y aura une pression particulière, on ira au tournoi UNAF en donnant le maximum.
Tu connais certains joueurs de l’effectif ?
Déjà il y a le défenseur Rayan Dehilis qui joue avec moi à l’Olympique de Marseille. Après de vue je connais Oussama Ammar et Idriss Bounas car je les ai rencontrés en u15. Il y a aussi Yassine Ben Hamed, l’arrière gauche que j’ai affronté quelques fois.
“Riyad Mahrez est un joueur qui m’inspire… L’Algérie ne cesse de progresser et cela attire les joueurs comme moi”
Le parcours en coupe Arabe t’a-t-il donné plus envie de venir représenter l’Algérie ?
Bien sûr. On voit que l’Algérie ne cesse de progresser dans les compétitions et ça ne fait qu’attirer les joueurs comme moi dans les différentes sélections du pays.
Quel joueur de l’équipe A t’inspire ?
Comme beaucoup je dirais Riyad Mahrez car c’est un attaquant comme moi. En plus c’est un multiple champion d’Angleterre, Ballon d’or africain, champion d’Afrique.. Il a souvent été le sauveur de plusieurs matchs que ce soit à Manchester City ou avec l’Algérie. J’ai un style de jeu proche à lui même si c’est un gaucher et moi droitier mais on est tous les deux des dribbleurs.
L’équipe A, un rêve ou tu n’y penses pas encore ?
Oui totalement c’est un rêve pour moi mais on va pas griller les étapes. D’abord montrer ce que l’on sait faire en U20 et pour le reste on verra au moment venu.
Le mot qui te résumerait le mieux ?
Je dirais ambitieux. (Son frère intervient) : Ambitieux car moi je l’ai vu depuis petit quand tout a commencé il avait déjà en tête de faire quelque chose dans le football. Dès l’âge de 12-13 ans il savait qu’à 16-17 ans il pouvait signer, il est focus sur ses objectifs sans brûler les étapes.