La finale de la Coupe de la Confédération (CAF CC) à l’issue de laquelle l’USM Alger a été sacrée aux dépends de Young Africans a été émaillée par une grave affaire qui risque à terme d’emporter dans son sillage plusieurs dirigeants de la Fédération algérienne de football (FAF). Décryptage.
Les prémices de cette affaire remontent à l’avant-veille de la finale lorsque les équipements de Mediapro, partenaire officiel de la CAF, et prestataire pour l’occasion de la FAF pour la production et la diffusion du match, ont été désinstallés et remplacés dans la foulée par ceux de l’EPTV. Cette dernière, propriétaire du signal, a fait savoir qu’elle s’occupera également de la production de la rencontre. Pour ce faire, elle a réquisitionné 3 camions régie, 23 caméras et autres drones. Soit l’équipement complet tel qu’exigé par le cahier des charges de l’instance confédérale.
Mais le problème dans cette affaire, c’est que Mediapro, qui avait produit les matches du CHAN TotalEnergies-Algérie 2022, et la majorité des matches de la CAN U17 TotalEnergies-Algérie 2023, a été engagé pour cette finale par la FAF. Un bras de fer s’en suivra dès lors et il aura fallu une réunion d’urgence la veille de la finale à laquelle ont pris par le SG de la CAF, Véron Mosengo-Omba, le responsable médias, Luxolo September, le premier vice président de la FAF, Djamel Merbout, le SG de la FAF Mounir Debichi et des représentants de l’EPTV et de Mediapro pour trouver un compromis permettant aux deux sociétés de co-produire la finale. Il faut dire que n’était le temps court pour réinstaller les équipements de Mediapro, l’EPTV aurait été disqualifiée de la production de cet événement.
Les téléphones portables du vice-président et du SG confisqués
Comment en est-on arrivé là ? Pour comprendre le noeud du problème, il faut remonter quelques jours en arrière. A l’approche de la finale, la FAF a sollicité officiellement l’EPTV par écrit pour la production et la diffusion du match. Trois jours se sont écoulés et la télévision nationale n’a toujours pas donné suite à la demande de la fédération. Silence radio ! Pour ne pas être prise de court, l’instance fédérale a sorti de sous son coude l’option Mediapro avec laquelle elle a collaboré pendant le CHAN TotalEnergies-Algérie 2022 et la CAN U17 TotalEnergies-Algérie 2023.
L’accord est contracté et les contrats signés, la société espagnole, également partenaire officiel de la CAF, arrive à Alger et se met au travail. Jeudi, l’avant veille de la finale, les équipes de l’EPTV arrivent à leur tour au 5-Juillet et exigent la désinstallation des équipements de Mediapro. S’en suivra un épic bras de fer que la télévision nationale remportera au bout du compte pour une question de souveraineté nationale, notamment.
Le Directeur des Sports de l’EPTV relevé de ses fonctions
Le lendemain, la CAF convoque les parties concernées à une réunion d’urgence au Sheraton et parvient au bout du compte à réhabiliter Mediapro sans toutefois disqualifier l’EPTV. Mais l’affaire est loin d’être close pour les autorités du pays qui refusent de laisser passer sous silence ce scandale.
Une série d’auditions ont eu lieu tout au long de la semaine qui a précédé la finale. Alors que deux responsables de l’EPTV, Yazid Belkout et Djamel Benali ont été suspendus à titre conservatoire, nous apprenons que les téléphones portables du premier-vice président de la FAF, Djamel Merbout, et du secrétaire général, Mounir Debichi ont été confisqués par les enquêteurs. Pour se justifier, les deux responsables de la FAF ont argué que ce n’est pas la première fois que l’Algérie a recourt aux services de Mediapro et que cette société a déjà fait ses preuves durant les Jeux Méditerranéens 2022 à Oran, le CHAN 2022 et la CAN U17. Si la responsabilité de l’EPTV, réputée pour ses lenteurs, est avérée, il est également reproché à la FAF d’avoir agi en solo au lieu d’entreprendre une consultation qui aurait le cas échéant couvert ses responsables. Affaire à suivre.