CR Belouizdad : Mise colossale et va-tout

Ce n’est un secret pour personne. Le CR Belouizdad est doté du plus gros budget de la Ligue 1 Mobilis sous l’impulsion de Madar Holding, l’actionnaire majoritaire. Si le Chabab avait – plus ou moins – capitalisé sur l’investissement de l’entreprise lors des 4 dernières années en terminant – à chaque fois – champion, pour cet exercice 2023-2024, les choses ne se passent pas comme prévu. Les Rouge et Blanc ont perdu leur couronne au profit du MC Alger. Et ils auront une ultime chance de sauver la saison. Pour cela, il faudra remporter la Coupe d’Algérie dans une finale qui se jouera ce vendredi 5 juillet contre… le MC Alger. Autrement, la grosse mise financière de la direction de Mehdi Rabhi sera perdue.

Au début de l’opus 2023-2024, les responsables du Chabab se voulaient ambitieux. Notamment pour ce qui est de la quête de la Ligue des Champions CAF. Dans cette optique, Rabhi, président du Conseil d’Administration de la SSPA/CRB, a décidé de faire un sacré mercato. Ainsi, il a enfilé les recrues comme des perles et à coup de salaires faramineux (le plus bas tourne autour des 3 millions de dinars/mensuels soit près de 20 000 euros par mois). Malgré de gros « achats » pour « africaniser » le club, les gars de Laâquiba ont même échoué à passer le premier tour pour cette fois.

Le poker management raté 

Il y avait même certaines signatures dont on n’en voyait pas l’utilité. Elles se sont même avérées être de sacrés flops. On pense à Adlène Guedioura dont le contrat (très avantageux pour quelqu’un qui était au chômage) a été rompu en mars dernier à mi-chemin. Aussi, il y avait Raïs M’Bolhi avec qui la collaboration a connu de réelles tensions. D’ailleurs, le nombre de matchs joués (8) se compte sur le bout des doigts.

L’expérimenté keeper perçoit un salaire très conséquent (6.5 millions de dinars/mois soit près de 45 000 mensuels au taux officiel). C’est clairement cher payé pour une recrue censée être de première catégorie. Ces deux choix étaient particulièrement très risqués. Le board était plus dans le « poker management » que d’une approche managériale étudiée avec un potentiel fiabilité crédible.

Salaires conséquents pour joueurs en « vacances »

Toutefois, ce n’était pas tout. Les Lamin Jallow (23 apparitions pour 3 petits buts), Naoufel Khacef (arrivé au mercato d’hiver pour plus de 3.8 millions de dinars mensuels), Oussama Darfalou (qui  n’a pas joué depuis le 10 février et qui perçoit également 3,8 millions DA), Zinedine Boutemène (6 matchs sur la saison), Merouane Zerrouki (13 apparitions) n’ont pas été d’une grande utilité. C’est quasiment des joueurs payés à ne rien faire. Et aucun d’eux ne descend sous la barre de 3 millions DA en salaire. Les gros noms du club prennent encore plus comme Abderrahmane Meziane (4 millions DA), Alexis Guendouz (3,5 millions DA) et les défenseurs centraux Chouaïb Keddad, Mouad Hadded et Sofiane Bouchar également à 3,5 millions de DA mensuels. La palme revient à l’ex international Houcine Benayada qui perçoit la bagatelle de 4,5 millions de DA mensuels restant tout de même loin de Rais M’Bolhi absent du club depuis 4 mois.

En outre, les contrats de certains Belouizdadis ont été achetés. On pense à Ishak Boussouf (une des rares bonnes pioches) qui a coûté 200.000 euros d’indemnité de transfert de son club belge en plus d’émoluments avantageux (3.6 millions DA/mois). Le cas de Sofiane Bouchar interpelle également. En fin de contrat l’été dernier, le défenseur a rejoint librement Al Arabi au Koweït pour finalement revenir au CRB cet hiver moyennant un prêt payant de 50 000 euros pour seulement 6 mois.Tous cela gonfle la masse salariale au Chabab qui dépasse les 7.5 milliards/mois. On y ajoutera les indemnisations versées à l’entraîneur Sven Vandenbroeck. C’est pour dire que la mise est grosse de la part de Rabhi et ses collaborateurs. Dès lors, la possible consécration en Coupe d’Algérie sera une maigre consolation « psychologique ». Sur le plan financier, il n’y aura pas grand-chose à compenser. Entre ce qu’il y a sur la table, et ce qu’il y a à gagner, la balance sera, quoi qu’il en soit, relativement négative. En cas de désillusion, certains devront quitter la table.

Info LGDF/CR Belouizdad : M’Bolhi, les détails d’un contrat exceptionnel