Alors que l’affaire Halfaya-Saâdaoui n’a pas encore été jugée par la justice, voilà qu’une autre du même acabit éclate au grand jour. Comme avec le président de l’ES Sétif, ça parle de combine et d’arrangements de matches de Ligue 1. Au cœur de ce nouveau scandale, le président de la JS Kabylie, Chérif Mellal. Celui qui s’acharne depuis son installation à dénoncer la corruption dans le football national est pris en flagrant délit de tentatives d’arrangement de matches. Enregistrement téléphonique à l’appui. Suffisant pour que la machine judiciaire se mette en branle.
Chérif Mellal est dans de sales draps. Le président de la JSK, qui se plait à dénoncer la corruption dans le football à tout bout champs, est au cœur d’une sombre affaire d’arrangements de matches. Dans un enregistrement téléphonique qui lui est attribué, devenu du reste viral depuis lundi soir sur les réseaux sociaux, on l’entend clairement parler à un interlocuteur inconnu de tentatives d’arranger des matches de Ligue 1 au profit de son club, la JSK.
L’enregistrement en question, remonterait à la première année de Chérif Mellal à la tête des Canaris. Soit en 2017. A l’époque, la JSK était en mauvaise posture et elle avait évité la relégation in extremis.
L’arroseur arrosé !
Dans le fameux enregistrement, l’on entend clairement Cherif Mellal affirmer avoir tenté d’arranger au moins deux matches : le DRB Tadjenanet et le Nasr Hussein Dey. Il confie à son interlocuteur même avoir même donné de l’argent, mais les joueurs adverses n’avaient pas marché dans la combine. Allusion aux joueurs du DRBT. A l’époque, effectivement, la JSK avait été battue à Tadjenanet et s’était retrouvée lanterne rouge.
Pis, dans le fameux enregistrement, Mellal, visiblement exaspéré, assurait qu’il était dans l’obligation “d’arranger tous les matches restants“.
Moins d’une heure après la propagation de cet enregistrement, la JS Kabylie a publié un communiqué dans lequel elle dénonce « une agitation calomnieuse certainement motivée par la décision de la direction du club de faire un audit par l’inspection des finances de la justice », pouvait lire entre autre dans ce fameux communiqué.
Chérif Mellal, défenseur autoproclamé de la transparence et de l’honnêteté dans le football, ne s’empêchant jamais de dénoncer dans les médias la corruption qui gangrène le football local, a finalement baigné dedans dès ses premiers jours de présidence. Du moins si l’on croit l’enregistrement.
Défense d’argile, « accusé » fragile
Comme avec Fahd Halfaya, les proches de Chérif Mellal assurent, en guise de défense, que cet enregistrement a été trafiqué. “Je peux vous assurer à 200% que ce n’est pas la voix de Chérif Mellal“, a déclaré dans un entretien à Compétition, Nassim Benabdarrahmane, membre influent du conseil d’administration des Canaris. Une défense maladroite, visiblement improvisée dans la précipitation pour faire face à l’onde de choc qu’a provoqué ce sonore dans les fiefs des supporters kabyles.
Il faut dire que ce sombre enregistrement risquerait fortement de précipiter la chute de Chérif Mellal qui faisait, en parallèle, face à des marches de contestations des supporters, remontés par sa gestion du club.
Il donne aussi une aubaine à la FAF d’ouvrir une action disciplinaire à son encontre. Kheireddine Zetchi n’a sans doute pas oublié ses déclarations incendiaires dans lesquelles il le traitait entre autre de « faible » et « d’incompétent ». Le président de la FAF n’aura pas à attendre que le plat de la vengeance refroidisse ! L’on attend de voir aussi si le MJS portera plainte comme il l’avait fait avec Halfaya. En tous les cas, l’affaire est à ses premiers balbutiements, mais fait déjà grand bruit.