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Albert Ebossé, une mort sur la conscience

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Ebosse avant 1

Six années qu’il nous a quittés. Un soir de 23 août 2014, Albert Ebossé Bodjongo, entrait au stade 1er novembre 1954 à Tizi-Ouzou pour défier l’USM Alger avec son club la JS Kabylie. Le Camerounais n’en sortira jamais. Enfin, si. Dans une ambulance avec un corps sans vie. Dans quelles circonstances a-t-il rendu l’âme ? Les versions sont diverses. Mais, six années après ce drame, il n’y a toujours pas de réponses formelles.

A la 27e minute, il transformait le penalty de l’égalisation du un but partout (score finale 2 buts à 1 pour les visiteurs). A la fin de la rencontre, il ne faisait plus partie de ce monde. La vitesse à laquelle sont allées les choses fait froid dans le dos. Les stades algériens, c’est violent. Toutefois, jusqu’à cette dramatique soirée estivale de 2014, il n’y a jamais eu de joueur mort (tué ?). Encore moins un joueur étranger.

C’était une première. Et une dernière fort heureusement. Seulement, on ne sait, jusqu’à aujourd’hui, pas ce qui s’est réellement passé dans les derniers instants de la vie d’Ebossé. Ça a commencé avec un « il glissé sur une flaque d’eau avant de décéder suite à la rupture d’un nerf de la nuque », comme avait lâché Mohand-Chérif Hannachi, président des Canaris à l’époque. Dans la foulée, le médecin du club avait laissé croire que « pendant le match, Albert a fourni beaucoup d’efforts. Au moment où il allait quitter le terrain, il a eu un malaise ».

Contre-autopsie et l’hypothèse du crime

Et ce n’était pas les deux seules versions algériennes puisqu’il y avait un autre scénario selon lequel le natif de Douala (Cameroun) avait été touché par un projectile à la tête. D’ailleurs, en décembre 2014, Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), avait révélé que « l’objet litigieux est identique aux objets retrouvés sur les chantiers hors du stade du 1er novembre 1954. Il s’agit d’une ardoise tranchante ».

Une fois le corps du fer de lance de 24 ans rapatrié vers son pays natal pour être enterré, il y a eu une contre-autopsie réalisée par les docteurs André Mouné et Fabien Fouda. La famille de l’ancien sociétaire de Coton Sport a voulu en savoir un peu plus. Et il y avait comme des incohérences avec le rapport post-mortem établi en Algérie. « Nous avons constaté une série de cinq lésions (multiples fractures) assez patentes qui ne corroborent pas la thèse avancée dans un premier temps par les autorités algériennes, qui laissaient croire que le joueur aurait été tué par un projectile lancé depuis les gradins », ont détaillé les deux médecins.

« Des signes de lutte »

André Mouné pense même que « le scénario vraisemblable est qu’il est rentré vivant dans les vestiaires. Il a été immobilisé, on lui a pris le bras gauche vers l’arrière et, en se débattant, son épaule s’est déboîtée. Il a dû se débattre et a reçu un coup sur le crâne, sur la calotte crânienne. Cela a fait vaciller les os de la base du crâne, d’où la présence de liquide céphalo-rachidien. »

Le spécialiste en anatomo-pathologie (analyse des prélèvements de tissus) a décelé « des signes de lutte (caractérisés) par la luxation de l’épaule gauche », et « une clavicule sectionnée avec un tranchant tellement oblique que nous avons pensé qu’il a été provoqué par un coup de couteau ». Selon le docteur, Ebossé a ensuite reçu un coup de « matraque à la tête », qui a provoqué « un enfoncement du crâne » et a touché le cerveau avec une « rupture des vertèbres cervicales » qui a été localisée.

Personne n’a vu !

Des détails qui laissent de marbre. Toutefois, l’affaire a été passée sous silence depuis. On ne sait pas trop quelle version des faits et la plus vérace. Mais le drame est irréversible. Le secret a été emporté avec un Ebossé discret dans la vie et même dans sa mort. Il est parti trop tôt. Sans savoir pourquoi. Lui qui était venu en Algérie pour faire ce qu’il aime le plus : jouer au football et aider sa famille.

Le meilleur buteur du championnat en 2014 (17 réalisations) ne se doutait certainement pas qu’il mourrait un jour dans le stade du club qui l’emploie. Cette fin tragique restera une tâche noire et indélébile pour une balle ronde algérienne minée par la violence endémique et une barbarie sans égale. Un footballeur est mort dans un lieu où les policiers sont dépêchés en masse à chaque rencontre. En plus, ce soir là, c’était un match au sommet avec un dispositif spécifique et plus rigoureux. Mais, personne n’a rien vu. Et comme on dit : celui qui fait taire la vérité est un Sheitan muet. Remarque : les antres du pays sont des entrées en enfer. Au diable le foot qui prend des vies.

 

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