Alors que le CS Constantine connaissait une véritable renaissance depuis quelques semaines, l’entraîneur Miloud Hamdi et le directeur sportif Yassine Bezzaz ont été contraints à la démission. Toujours suspendu pour arrangement de matchs, Tarek Arama est de retour au club de Cirta. Retour sur une affaire désormais monnaie courante en Algérie.
Sept matchs sans défaite et une dynamique retrouvée. L’arrivée conjuguée de Miloud Hamdi sur le banc des Sanafirs et de Yassine Bezzaz en tant que directeur sportif avait fait le plus grand bien. En voyant le pedigree des deux hommes, il y avait de quoi espérer de bonnes choses. Ancien coach de l’USM Alger, Hamdi avait réussi à hisser le club de Soustara en finale de la CAF Champions League 2015. De son côté, Yassine Bezzaz est une ancienne figure du club constantinois, avec qui il a notamment remporté le championnat en 2018. Tout semblait aller pour le mieux sauf que des problèmes structurels et organisationnels sont venus perturbés le travail des deux hommes.
Bras de fer entre le duo sportif et la direction
Si tout se passait pour le mieux sur le terrain avec cinq victoires et deux nuls sur les sept derniers matchs de championnat (autrefois relégable, le club est désormais à trois points du podium), le pire était à craindre en coulisses. En effet, plusieurs désaccords naquirent entre le duo sportif (coach et DS) et le conseil d’administration de la SSPA. Ces premiers se sont notamment plaints du manque de soutien du conseil et de dysfonctionnements assez flagrants : « Moi je préfère travailler avec des gens en qui j’ai entièrement confiance. Je ne peux pas travailler en ayant peur ou en étant mal à l’aise. J’ai proposé des noms pour le deuxième adjoint mais cela a été refusé. Tout le monde connaît Salim Laib à Constantine, je ne comprends pas pourquoi il n’est pas là. Je veux travailler et oeuvrer mais il est important d’avoir des gens de confiance autour de soi. On fait passer ce message car c’est important pour nous de sentir que l’on est soutenu » avait déclaré Yassine Bezzaz lors d’une conférence de presse organisée conjointement avec Miloud Hamdi.
D’ailleurs, le premier responsable de la barre technique avait emboîté le pas de son directeur sportif : « Je suis prêt à partir si la direction ne nous soutient pas. Je pense que l’on ne mérite pas ça. Il y a une très très belle ambiance au sein du club avec les différents staffs, au-delà des compétences, nous travaillons avec le coeur. Je suis venu à Constantine pour travailler avec ma direction, main dans la main, mais force est de constater que nous ne sommes pas soutenus » avouera l’ex-coach d’Al Salmiya SC. L’homme de 49 ans ajoutera également que certains dysfonctionnements empêchent la continuité et le focus sur les performances, comme la retenue sur salaire lorsqu’un joueur se blesse à l’entraînement. Des déclarations qui, malheureusement, précipiteront la démission du désormais ex-tandem qui avait redonné de la joie dans les coeurs des Sanafirs.
Tarek Amara de retour, les supporters mécontents
Battu (3-0) à Magra à l’occasion du tour préliminaire de la Coupe de la Ligue, le CS Constantine a connu sa première défaite depuis deux mois. Une déconvenue qui devrait finalement être synonyme de dernier match pour Miloud Hamdi. Ce dernier s’est exprimé à travers une lettre postée sur les réseaux sociaux, déclarant sa démission et dénonçant les insultes et mensonges colportés ici et là. Le coach principal devrait donc prendre la même route que son directeur sportif, contraint de démissionner, lui aussi, il y a quelques jours.
Dans cette cacophonie infernale, Ramzi Guesmi, le DAF (certains médias déclarent qu’il aurait été promu directeur général) a trouvé la bonne idée de rappeler Tarek Arama, suspendu deux ans pour des écoutes téléphoniques avec Chérif Mellal sorties au grand jour et qui portaient sur l’arrangement du match entre le CS Constantine et l’USM Alger en 2019. Le club de la capitale était alors au coude à coude avec la JS Kabylie de Mellal pour remporter le titre. Toujours sous le coup de sa suspension, Arama devra être installé à l’issue de cette dernière, soit peu après la mi-juin. Mis au courant de cette nouvelle, les Sanafirs se sont empressés de dénoncer cette décision. Ces derniers ont manifesté cette semaine pour le départ de Ramzi Guesmi et contre l’arrivée de Tarek Arama. Après Chérif Mellal à la JSK, Abdelbasset Zaim à l’USM Annaba ou encore Omar Ghrib au Mouloudia d’Alger -pour ne citer qu’eux-, c’est un autre manager général qui revient aux affaires après une suspension pour arrangement ou une condamnation judiciaire.