Malgré un regain de forme sur le plan local après un début de saison compliqué, le CR Belouizdad montre toujours des défaillances administratives qui ont un impact direct sur les résultats sportifs. Particulièrement au niveau continental où la campagne de Ligue des Champions CAF a démarré sur des standards qui ne prêtent pas à l’optimisme. Amine Sbia, spécialiste en management sportif, a pris le temps d’établir un diagnostic approfondi du Chabab. Extraits.
Doté d’une manne financière très puissante grâce à Madar Holding, actionnaire majoritaire, le CR Belouizdad dispose du nerf de la guerre au football. Malheureusement, avec Mehdi Rabhi, président du Conseil d’administration de la SSPA/CR Belouizdad, au commandement, les batailles perdues commencent à se faire nombreuses.
D’ailleurs, la manière dont le club est géré s’avère être la principale raison de la santé sportive déclinante depuis la saison dernière avec la perte de la couronne nationale au profit du MC Alger et l’élimination dès le premier tour en Ligue des Champions CAF. Certes, il y a eu le sacre en Coupe d’Algérie venu atténuer les désillusions. Mais la gestion prônée par Rabhi et son équipe n’est clairement pas un gage de pérennisation du succès.
Faiblesse : “Un pouvoir décisionnel excessivement centralisé”
En effet, l’analyse d’Amine Sbia va dans ce sens puisqu’il estime que “le club souffre d’une centralisation excessive du pouvoir décisionnel avec une structure hiérarchique rigide qui limite la flexibilité et l’innovation au sein de l’organisation”. Et il pense que “la récente reconduction de Mehdi Rabhi à la présidence de la SSPA/CRB ainsi que la reconstitution du Conseil d’Administration n’ont pas nécessairement apporté les changements structurels nécessaires pour la décentralisation du pouvoir”.
Pour une équipe qui a pu asseoir sa domination sur le football algérien ces dernières années, il n’y pas d’avancée réelle dans le projet sportif promis aux supporters. “Il n’y a pas de vision stratégique claire pour l’avenir. Malgré les succès sportifs récents comme les quatre titres consécutifs de champion, le club n’a pas articulé un projet de développement cohérent sur le moyen terme. Cette absence de planification stratégique peut compromettre la stabilité et la croissance à long terme du club”, décrypte le spécialiste dans le management sportif.
Recommandation : “Une structure organisationnelle plus horizontale”
La manière dont la formation algéroise est pilotée administrativement a clairement ses limites. Particulièrement quand on voit les résultats en Champions League où les gars de Laâquiba ont du mal à passer le cap et rivaliser avec les géants de l’Afrique. D’ailleurs “les résultats sportifs récents. Notamment la lourde défaite 6 buts à 1 face à Al Ahly, ont mis en lumière des problèmes de gestion interne. Cette débâcle révèle des failles dans la préparation et la gestion de l’équipe suggérant un manque de coordination entre les différents niveaux de management”, relève Sbia.
La solution serait clairement dans le changement de l’organigramme au niveau du board belouizdadi. Et cela n’est pas plus un problème d’hommes que d’avoir une équipe qui prendra des décisions collégiales. Ainsi, Sbia préconise la mise en place d’“une structure organisationnelle plus horizontale permettant une prise de décision plus collaborative et efficace”.
Indispensable : Se rapprocher concrètement des fans
Aussi, l’idéal serait de “développer et communiquer un plan stratégique clair pour les 3 à 5 prochaines années englobant tous les aspects du club”. Surtout auprès des supporters qui constituent la véritable assise des Rouge et Blanc car “bien que la direction ait récemment promis d’améliorer cet aspect, notamment en ce qui concerne le centre de formation, il reste un travail considérable à faire pour établir une relation solide et transparente avec la base de fans”. Un rapprochement avec les inconditionnels via des “initiatives communautaires ou des programmes sociaux pourrait renforcer son image et ses liens avec la communauté locale”.
Il reste clairement beaucoup à faire pour que l’un des clubs les plus titrés en Algérie puisse être à la hauteur de ce que ses supporters attendent. A savoir aller conquérir la scène africaine et décrocher le premier titre du genre dans son histoire. Avec la méthode actuelle, et sur les bases de ce diagnostic de Sbia, on peut craindre que le CR Belouizdad est en train de faire fausse route.