La vétusté peut toucher les idées avec une certaine incapacité à se régénérer et se sublimer. Pour un entraîneur, le défi est toujours le même: trouver l’équilibre entre les footballeurs jeunes et ceux expérimentés pour en faire une véritable entité. Et parfois, il est difficile de situer le point de bascule pour ne pas chanceler du côté où prédomine l’obscurité. Un panneau dans lequel Djamel Belmadi encourt le risque de tomber.
Les premiers mois de 2022 étaient délicats pour l’Équipe nationale. Une élimination prématurée et sans gloire de la CAN et une non-qualification dramatique pour le prochain Mondial, il faut dire que ces deux revers cuisants rendaient la désillusion difficilement surmontable. Malgré cela, le sélectionneur a décidé de poursuivre la mission et commencer une nouvelle page avec les Verts. Et il semblait avoir une ferme envie de ne pas faire les choses de travers.
Mais la fermeté ne doit pas être confondue avec la rigidité. Ainsi, El-Khadra devrait se refaire une beauté pour faire oublier ce visage blêmi par ce but de Karl Toko-Ekambi. Et, comme tout rafraichissement, il faut de l’innovation. On s’attendait à ce que le coach de l’EN privilégie le rajeunissement. Mais, après quelques mois, on se rend compte que ce processus connait du tâtonnement. Entre les soucis administratifs et le manque d’alternatives, il y a certaines entraves pour l’opération. Au milieu de ces doutes, Belmadi préfère se reposer sur certaines certitudes. Même si, lors des récentes déconvenues, il a payé -chèrement- cette “fâcheuse” attitude.
On a peur que les champions d’Afrique 2019 ne puissent pas se réinventer même si les 5 succès de rang enregistrés depuis mars dernier peuvent rassurer non sans leurrer. Certes, avec l’ancien driver d’Al-Duhail SC, les camarades de Riyad Mahrez ont pris de l’altitude. Jusqu’à atteindre la plénitude et se poser sur le sommet de l’Afrique en 2019. Depuis, la sélection n’a pas eu les cures nécessaires de sang neuf. Exceptés les choix post-traumatiques de juin, qui ont vu de nouvelles têtes éphémères intégrer son équipe, le chef de la barre technique semble se faire rattraper par les vieux réflexes.
Sa dernière liste pour le rassemblement de novembre en a faits des perplexes. Après tout, l’être humain est proie à l’amnésie. Une règle générale à laquelle n’échappe pas Djamel Belmadi au contraire -par exemple- d’un Roberto Mancini qui change de stratégie avec l’Italie. Comme les Algériens, les Italiens ont connu le sommet et l’invincibilité avant de se ramasser en loupant le ticket pour la Coupe du Monde. Le chef de la barre technique de la Squadra Azzurra est -lui aussi- resté. C’est pour dire que les deux courbent présentent nombreuses similarités. Cependant, Mancini s’est débarrassé des “briscards” pour se projeter plus promptement sur les prochaines échéances. Sur un cycle de 4 ans, ceux qui ont dépassé la trentaine risquent d’être à la traîne. Un détail qu’il faudra considérer même si certaines ruptures sont difficiles à digérer.