Cette 19ème liste de Djamel Belmadi contient 7 nouveaux noms. Mais avant celle-ci le sélectionneur national avait déjà convoqué 70 joueurs. Oui 70 ! Même s’il donne l’impression de ne s’appuyer que sur un noyau dur le sélectionneur a bien ratissé large. Cette liste a le parfum de nouveau départ sous l’égide du rajeunissement et de l’oubli du traumatisme.
Un rajeunissement nécessaire
Cette 19eme liste de Belmadi survient après un début d’année 2022 catastrophique pour le football national. L’Algérie n’a gagné que 2 matchs sur 6 avec au passage la cruelle et traumatisante soirée du 29 mars à Blida. Ces dernières années les Verts nous avaient habitués à mieux. Il faut maintenant se relever et rebâtir un groupe compétitif pour dans un premier temps se qualifier à la CAN 2023.
En plus de ces 7 nouvelles arrivées, le groupe a été rajeuni. Il passe d’une moyenne d’âge de 29 ans en Mars à 26 ans aujourd’hui. Abdelkahar Kadri n’a pas 22 ans et rejoint un groupe où 9 joueurs ont moins de 24 ans comme Boudaoui, Hamache, Zerrouki ou encore le tout jeune parisien Billal Brahimi. En ce qui concerne les anciens, ils sont seulement 7 à avoir 30 ans ou plus. Les gardiens M’Bolhi (36) et Zeghba (31) ainsi que le meilleur buteur des Verts, Slimani (bientôt 34), sont les plus âgés.
Trouver son capitaine
Qui dit nouveau cycle, dit souvent nouveau staff, nouveaux joueurs et nouveau capitaine. Belmadi reste à la tête des Verts et fait confiance à son staff et il saura trouver les bonnes formules pour remettre l’Equipe Nationale sur de bons rails. En l’absence de Mahrez ou de Feghouli le sélectionneur devra nommer un nouveau capitaine. M’Bolhi et Slimani ont le privilège de l’âge. Bensebaïni, présent dans toutes les listes de Belmadi (18 sur 19, mais la liste de Décembre 2018 n’était pas adossée à une date FIFA) ou encore Mandi (17) et Bennacer (16) peuvent aussi prétendre au lead. Cette nomination sera sans doute temporaire et remise en cause au retour de Mahrez en Septembre. A moins que …. Il n’y a pas vraiment de règle pour choisir un bon capitaine, surtout en sélection. Mais avoir du caractère, faire l’unanimité, et être irréprochable dans l’attitude sur et en dehors du terrain sont les éléments presque obligatoires pour faire un bon capitaine.
La concurrence, un levier à ne pas négliger
Dans cette nouvelle ère qui débute dès ce samedi face à l’Ouganda, il faudra concerner tout le groupe et en tous temps. Belmadi le sait et le dit mais le sentiment d’injustice que certains joueurs ont exprimé en off laisse penser que des dissensions sont apparus. Alors oui il est difficile de changer une équipe qui gagne. Mais cet adage ne permet pas de se régénérer, de se remettre en question. Aussi il faudra plus de temps de jeu pour certains et moins pour d’autres. La difficile gestion humaine qui en découle doit se faire dans la douceur. Il s’agira de trouver le fragile équilibre pour permettre à tous de se sentir impliqué. Les égos doivent être mis de côté pour mettre le groupe au-dessus de tout. Il n’est pas question d’annuler toute hiérarchie, et les meilleurs doivent jouer, mais le football moderne de sélection se joue bien à 23 et non plus à 14. La concurrence aidera à élever le niveau de tout le groupe.
Le football algérien a sombré ce maudit 29 Mars 2022 à Blida. Mais il n’est pas mort, loin de là. Des jeunes talentueux arrivent et les « vieux » briscards animés d’un esprit revanchard ne quittent pas le navire. Belmadi tient bon et beaucoup savent qu’il reste l’homme de la situation. Rajeunissement et oubli du traumatisme permettront de repartir de l’avant. Certes, l’Algérie restera à l’écart du gotha du football mondial en 2022, mais elle reviendra bientôt titiller les plus grands comme elle a su le faire le 16 Juin 1982 à Séville ou encore le 19 Juillet 2019 au Caire. Cela passe par une belle performance au Stade olympique 5 Juillet ce samedi face à l’Ouganda (20h00) pour aussi retrouver la bonne humeur.