Vandalisme, stade endémique

L’État algérien a décidé de construire de nouvelles enceintes qui sont d’un certain standing. On évoquera celles érigées à Baraki (stade Nelson Mandela) et à Douéra (Ali La PointE). Aussi, il y a les antres construits à Oran (Miloud Hadefi) et à Tizi-Ouzou (stade Hocine Aït Ahmed). L’enveloppe investie est (très) conséquente (plus d’un milliard d’euros). Le but est d’offrir aux Algériens des infrastructures dignes d’un pays développé. Toutefois, on a l’impression que les mentalités ne suivent pas ce bond en avant. En effet, ce qui s’est passé au stade Hamlaoui (entièrement rénové pour le CHAN-2022) de Constantine récemment rappelle que le vandalisme est endémique. Ce fléau menace les nouveaux écrins et même ceux refaits à neuf avec des équipements de haute qualité.

Certes, il y a ces belles images de ces tifos géniaux que confectionnent les Ultras du MC Alger, USM Alger, CR Belouizdad. Elles ne peuvent qu’encourager à organiser des rencontres dans des stades plus modernes. Et puis, il y a ces scènes désolantes comme celles qu’on a vues en mars dernier ou la semaine dernière. Et -justement- les inconditionnels du Mouloudia en étaient les auteurs. C’était lors du match ayant opposé le Doyen au CR Zaouia en Coupe d’Algérie.

Des milliards de pertes

Après une rénovation estimée à 80 milliards de centimes algériens, le stade Mustapha Tchaker avait abrité la partie du 1/16 de finale de l’épreuve populaire. Onze mille sièges ont été arrachés et jetés sur la piste. Tous comptes faits, la perte financière s’élève à 33 millions de dinars soit 3.3 milliards de centimes. Pour l’anecdote, le strapontin coûte 3 000 DA/pièce. Et ce, sans compter la pose.

L’acte est désolant. Tout comme ceux enregistrés à Hamlaoui lors de ES Mostaganem – CR Belouizdad, toujours dans Dame Coupe (1/4 de finale). En effet, la Wilaya de Constantine a indiqué que « le stade a été inspecté avant et après le match. Un procès-verbal fait état de la destruction de 2 063 sièges dans la tribune réservée aux supporters du CR Belouizdad et de 54 sièges dans celle des supporters de l’ES Mostaganem ».

Punir les auteurs et les… instigateurs

Les Autorités locales ont ajouté déplorer « vivement ce comportement antisportif qui a conduit à la destruction de biens publics, malgré l’engagement des administrations des deux équipes à préserver l’intégrité du stade. La direction du stade s’engage à poursuivre en justice toute personne impliquée dans ces actes de vandalisme, ainsi qu’à prendre des mesures contre les administrations des deux équipes pour dédommager ces pertes ».

Après, dédommager n’arrange en rien les choses. L’urgence est de changer les mentalités car il est inadmissible de s’en prendre à l’infrastructure pour se défouler ou exprimer sa colère. De plus, on peut souligner que ces agissements peuvent parfois être orchestrés afin que les responsables des lieux fassent des opérations de réfection. Derrière cela, il y a la surfacturation du coût. Dès lors, sévir face aux auteurs et instigateurs de ces cassages devient une nécessité. Et cela fait partie des conditions sine qua non pour que notre balle ronde guérisse de ses maux et progresse au prix des sommes astronomiques que l’Etat injecte continuellement.