Présente à la Coupe d’Afrique des Nations des U17 pour la première fois depuis 2009, l’Équipe nationale algérienne cadette a hérité d’un groupe abordable. Une compétition qui se fera sans le grand espoir de Chelsea, Sami Tlemçani, qui a récemment opté pour le Maroc. Né d’un père algérien et d’une mère marocaine, le gardien de but avait le choix entre les deux sélections maghrébines comme six autres de ses compatriotes qui ont pris le même chemin du voisin marocain avant lui. Dans ce contexte et après l’instauration d’une « Task force » par la FAF, on se demande la réelle efficacité de cette cellule dont le mode de fonctionnement reste très opaque.
Une victoire face à la Libye (3-2), un match nul face à la Tunisie (1-1) et revoilà la sélection algérienne U17 en Coupe d’Afrique des Nations, une première depuis 2009. Cette édition s’était d’ailleurs déroulée en Algérie et avait vu les « mini » Fennecs s’incliner en finale face à la Gambie (3-1). Depuis, le néant total jusqu’à cette qualification aussi difficile qu’inespérée pour les hommes de Mohamed Lacete. Logés au sein du groupe B, les jeunes algériens affronteront le Congo Brazzaville, la Tanzanie et le Nigéria lors de la phase finale qui se disputera au Maroc (du 13 au 26 mars).
Un groupe somme toute abordable pour El Khadra qui devra terminer dans les deux premiers de la poule ou parmi les deux meilleurs troisièmes de ce premier tour pour espérer se qualifier au stade des quarts de finale. Une chose est désormais sûre, cette Coupe d’Afrique des Nations ne se fera pas avec le gardien de Chelsea, Sami Tlemcani pourtant né d’un père algérien. En effet, et d’après plusieurs sources concordantes, l’algéro-marocain -approché par les deux Fédérations maghrébines- a finalement décidé de représenter l’équipe nationale marocaine. Un échec de plus pour la FAF face à son homologue voisine.
La Task-Force algérienne prouve encore son laxisme…
Ayman Aourir (milieu offensif Bayer Leverkussen), Sami Tlemcani (gardien de but Chelsea), Hamza Bouhadi (attaquant Bordeaux), Marwane Tahar (milieu offensif Bordeaux), Amine Messousa (attaquant Lille), Elias Benali (Attaquant Leganes UD) et Reda Kerzazi (latéral gauche US Dunkerque), ils sont sept Algéro-Marocains pouvant évoluer avec une des deux sélections et ayant rejoint les Lionceaux de l’Atlas plus ou moins récemment. De pères algériens (Tlemcani, Benali, Kerzazi) ou de mères algériennes (Aourir, Bouhadi, Tahar et Messousa) ces jeunes n’ont pas ou très mal été approchés par la Fédération algérienne de Football représentée par la Task force mise en place à l’aube de l’année 2020. Concernant le cas précis de Sami Tlemcani, le joueur aurait été constamment sollicité par la Fédération Royale marocaine de Football, et ce, depuis plusieurs mois. Une information confirmée par Mohssen, spécialisée dans la recherche de nouvelles pépites d’origine algérienne et gérant de la page Facebook « Les Talents Algériens ». D’après des échanges WhatsApp avec le principal concerné, vérifiés par nos soins, l’approche avec le joueur de Chelsea a été bâclée comme pour un certain Riad Tahar du Milan AC. Pourtant la signature de l’ancien gardien du Paris FC vers la capitale londonienne a été largement médiatisée en octobre 2020. Immédiatement, la Fédération marocaine, qui avait déjà approché le joueur dans le passé, a accentué son pressing auprès de l’entourage familial du joueur. La partie algérienne a pris concrètement attache avec le joueur seulement durant ce mois de février, soit la veille de la CAN, alors que le gardien d’1m90 avait finalement donné son accord au Maroc après avoir repoussé deux tentatives.
Depuis Bennacer, le Maroc a récupéré… 15 joueurs DZ !
Dans ces sept cas et selon nos informations, certains joueurs attendaient un signe de la part de la FAF qui n’est, par ailleurs, jamais venu, à l’image de Hamza Bouhadi, Ayman Aourir ou encore le puissant attaquant du LOSC, Amine Messousa. Ce dernier, dont l’agent est algérien, a finalement opté pour la sélection chérifienne et a déjà été convoqué lors de stage de préparation. Dans ce contexte et même si ces éléments peuvent encore changer de nationalité sportive jusqu’à la sélection A, on se demande la véritable plus-value de la fameuse cellule Task Force – FAF Radar « dédiée au déploiement de sa politique de détection des jeunes footballeurs binationaux à l’étranger » peut-on lire sur le site de la Fédération algérienne de football. Selon quelques chiffres, depuis l’enrôlement de l’excellente pioche Ismaël Bennacer, né d’un père marocain, l’Algérie a convaincu trois jeunes nés de parents mixtes, le milieu relayeur de Bordeaux Mehdi Zerkane (sélection A, père algérien), le jeune sochalien Samy Faraj (U20, mère algérienne) et le parisien Husseyn Touati (U20, mère algérienne). En revanche, le Maroc a récupéré un total de 15 joueurs dans ses différentes sélections jeunes même si pour l’heure aucun n’a encore atteint la sélection A de Vahid Halilhodzic. Dans quel camp jouera le prochain Bennacer ? La rivalité algéro-marocaine bat son plein !
Le programme complet de la CAN U17 :
CAN U17 : L'Algérie jouera son premier match contre le Congo le 14 mars, ensuite la Tanzanie le 17 mars et enfin le Nigeria, le 20 mars 2021 ! Les 3 matchs à El Bachir Stadium (Mohammedia) #CANU17 #U17 #Maroc2021 #Fennecs pic.twitter.com/ziyC5Ngicr
— La Gazette du Fennec (@LGDFennec) February 25, 2021