CR Belouizdad: Zoran Manojlovic, la greffe idéale

Alors qu’un accord est annoncé avec Sven Vandenbroeck du côté du CR Belouizdad pour succéder à Nabil El-Kouki, le nom du technicien belge ne semble pas franchement faire l’unanimité auprès des supporters. Surtout qu’un retour de Zoran Manojlovic, qui exerce actuellement en Egypte (Ittihad Alexandrie) et passé par le club non sans marquer les esprits, est possible et… faisable.

Les inconditionnels du Chabab gardent de bons souvenirs de la saison où Zoran Manojlovic était sur le banc algérois. Cela est compréhensible quand on sait que les Rouge et Blanc jouaient un football très offensif avec un certain Amir Sayoud à la baguette.

C’est donc logique qu’après la résiliation avec Nabil El Kouki, la rue pense que le Serbe est le mieux indiqué pour reprendre les rênes techniques. D’ailleurs, les bruits de couloirs qui évoquent une arrivée de Sven Vandenbroeck ne suscitent pas une approbation générale.

Sur les stat’s africaines, Zoran est largement devant

Cela est prévisible car les fans belouizdadis ont une certaine sensibilité footballistique. De plus, il y a le verdict des statistiques. Et ce dernier devrait inciter les responsables à opter pour le comeback de Zoran. En effet, en 25 matchs de Ligue des Champions CAF, ce dernier a signé 12 victoires pour 9 nuls et 4 défaites.

Pour sa part, Sven Vandenbroeck n’a connu que 8 tests dans la prestigieuse épreuve pour 2 victoires, 4 nuls et 2 revers. Certes, l’actuel driver du Wydad Casablanca a réussi à amener l’équipe en finale de l’édition écoulée face au Ahly SC. Cependant, il n’avait repris les Wydadis qu’en demi-finale. Et il est passé sans “gagner” contre Mamelodi Sundowns (0-0 à l’aller et 2-2 au retour) avant de buter sur les Ahlaouis ne parvenant pas à gagner dans les deux confrontations.

C’est pour dire que Vandenbroeck, qui n’avait -il faut le noter- même pas pu passer les barrages de la Coupe de la Confédération CAF avec le FAR Rabat en 2021 se faisant battre en aller-retour (2-1/0-1) par la JS Kabylie, n’est pas plus rodé que Zoran dans cette compétition. Et quand on sait que les gars de Laâquiba ont pour objectif de briser le plafond de verre et passer les quarts de finale, on doute qu’un entraîneur qui compte moins de 10 matchs dans son CV soit le mieux indiqué pour cette mission.

Le foot offensif de Zoran peut faire la différence

De plus, on peut rappeler que la seule fois où le CRB était proche du carré d’as, c’était sous la houlette de Zoran. Lors de leurs 6 derniers matchs en quart, les Algérois n’ont gagné qu’une seule fois. C’était en quart de finale “aller” de l’édition 2020-2021 contre l’ES Tunis (2-0) avant de s’incliner au “retour” aux tirs au but après que les Tunisois ont rattrapé les deux buts de retard.  Et, aux commandes, il y avait le Serbe. Depuis, lors des 4 autres tests à ce stade, le Chabab n’a trouvé la faille qu’une seule fois. Edifiant.

La force de la formation désormais 10 fois championne d’Algérie était certainement son réalisme offensif. A ce sujet, il y a d’autres chiffres remarquables. Avec Zoran aux manettes, le CR Belouizdad tourne à 2.31 but/match en moyenne contre 1.62 avec Badou Zaki, 1.56 avec Franck Dumas, 1.52 avec Marcos Paqueta, 1.32 avec Nabil El-Kouki et 1.17 avec Abdelkader Amrani. Cette productivité de l’attaque a un impact direct sur les bilans. Ainsi, le Chabab de Zoran prenait 2.23 points/match en “average”. C’est plus que Zaki (2.04), Kouki (1.93) qui prétend que son passage est le plus remarquable, Paqueta (1.93), Dumas (1.81) et Amrani (1.79). Implacable.

Une arrivée bénéfique pour les jeunes

L’autre atout de Zoran est sa confiance qu’il place dans les jeunes. Il faut souligner que c’est lui qui avait promu les Bouras, Abdelkader et Belairibi en “seniors” sans oublier l’éclosion de Mohamed Islem Belkhir qui a passé un cap grâce à lui. Aujourd’hui, le team de Belcourt a des espoirs de qualités dans ses rangs. On a pu constater cela avec la prestation de Tebani Abdelghani face à l’USM Alger vendredi ainsi que celle d’Abdel Ali Hammadi.

Toutefois, pour jouer les premiers rôles en Afrique, il faudra des joueurs confirmés et de qualité. Avec sa faculté à toujours garder son groupe mobilisé et concerné, Zoran a tout pour faire de belles choses avec les quadruple-champions d’Algérie en titre. Reste désormais à savoir si le Conseil d’Administration, à sa tête Mehdi Rabhi, ne fera pas une erreur de casting. En tout cas, ne pas penser à faire revenir l’actuel chef de la barre technique de l’Ittihad Alexandrie, 7e de la Premier League égyptienne, serait manquer de clairvoyance. D’autant plus que les supporters ne seront pas contre.