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Olympique lyonnais : Benlamri peut aussi remercier Belmadi

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benlamri belmadi
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Depuis tout jeune, il avait le profil de sélectionnable. Mais il n’a jamais pu faire ses débuts en équipe nationale. Il aura fallu qu’il attende ses 29 ans et la venue de Djamel Belmadi sur le banc pour faire son baptême du feu en sélection. Par la suite, tout est allé très vite pour l’autre Djamel, Benlamri de son nom, devenu champion d’Afrique avant de connaître, à 30 ans, le bonheur de signer pour un club européen de haut niveau. Tardivement mais légitimement, le défenseur central a été récompensé de son talent. Et Belmadi n’est pas étranger à ce basculement dans la nouvelle dimension.

Deux mots pour résumer l’aboutissement : la patience et la persévérance. Benlamri connaît ces deux ingrédients. On pensera toujours qu’il est, peut-être, passé à côté de quelque chose de plus grand. Parce qu’il avait tout pour briller plus précocement. Mais y’a-t-il plus grand que de contribuer activement au couronnement de sa sélection et se poser sur le toit du continent ? La réponse est « non ». Bien évidemment.

Benlamri est un footballeur de caractère. Il a un spécifique tempérament. Les sélectionneurs qui sont passés précédemment ne l’ont pas cerné malheureusement. Ni Vahid Halilhodžić,  , ni Christian Gourcuff ne lui ont donné sa chance en s’attardant sur des écarts largement gérables. Ce dernier l’avait même convoqué pour les rencontres amicales face au Qatar et Oman en mars 2015. Toutefois, il n’a pas eu droit à la moindre minute. Quelque peu humiliant et frustrant. A l’époque, Benlamri jouait dans un championnat algérien où le talent prime sur la mentalité et le sérieux. Préjudiciable.

Hannachi avait milité pour lui

C’était avant qu’il ne quitte l’environnement peu commode et rejoigne, en 2016, le championnat saoudien où il connaîtra le vrai professionnalisme avec Al-Shabab Riyad. Aussi surprenant que cela puisse paraître, là-bas, la rigueur est de mise. Et ça n’a rien à voir avec le nombre de supporteurs présents dans les gradins ou la température sous laquelle se jouent les rencontres. L’exil en Terre sainte a fait ses effets de désintoxication et d’exorcisme.

Bien avant cela, quand il portait les couleurs de la JS Kabylie (2012-2015), son président, Mohand-Chérif Hannachi, avait milité pour que le gaillard de l’arrière-garde intègre les Guerriers du Désert. « Si Gourcuff ne prend pas Benlamri, c’est qu’il ne connaît rien au football. S’il est honnête, il a trouvé le joueur qu’il recherche. Il a largement sa place en équipe nationale», déclarait le boss des Canaris. C’était en 2014. Soit 6 années de ça. C’est pour mesure le temps perdu…

« Je ne sais pas quoi faire de plus »

L’appréciation de Hannachi n’était pas infondée tant Halilhodžić avait décelé du potentiel chez le natif d’EL-Harrach. Mais la relation entre les deux était très tendue. Plus jeune, le nouveau sociétaire de l’Olympique lyonnais manquait quelque peu de maturité décuplée par un sentiment de marginalisation en dépit de ses bonnes performances.

Le néo-Gone était persuadé de son mérite. « Je ne sais vraiment pas quoi faire de plus pour plaire au sélectionneur national. J’estime que je suis en train de réaliser une saison de premier ordre, mais sans que cela ne plaide en ma faveur. Cela veut dire qu’il y a des raisons autres que techniques qui justifient ma non-convocation en sélection algérienne. Si c’est le cas, j’aimerais bien que l’entraîneur national me les fasse savoir », s’interrogeait, justement, celui qui sera champion d’Afrique 6 ans plus tard.

Belmadi a corrigé l’anomalie

Après l’orage, le beau temps et la venue salvatrice de Belmadi qui a acquitté Benlamri footballistiquement. Exit les idées reçues sur le niveau du championnat et les autres paramètres de marginalisation. Avec l’ancien driver d’Al Duhail, c’est les performances qui priment. Et il a jugé que celle du pur produit du NA Hussein-Dey devaient lui valoir le statut d’international. Le 18 novembre 2018, il est, contre toute attente, aligné dans le un 11 inédit qui s’imposera 4 buts à 1 à Lomé face au Togo. Le coach d’El-Khadra a trouvé son assurance tous risques.

C’était clair, pour le technicien, qui a entraîné au Qatar et connaît la réalité di football dans cette région du monde, ne pas jouer en Europe n’est en rien dévalorisant. D’ailleurs, 5 de ses 11 titulaires lors de la CAN-2019 qu’il a soulevée étaient issus des Ligue du Golfe. Parmi les M’Bolhi, BounedjahBelaïli et Guedioura (ces deux derniers ont signé à Al-Ahli SC et Al-Gharafa dans la foulée), il y avait Benlamri.

Avec Mandi, il formera une paire hermétique dans l’axe. Confirmation pendant la CAN-2019. Excellente relance, justesse dans les interventions, rugosité, et des longs ballons téléguidés, la panoplie d’un défenseur de haut niveau est mise en évidence. Benlamri a basculé dans la nouvelle dimension. Surtout que la défense de l’EN n’a pris que deux buts tout au long du tournoi avec un seul seulement dans le jeu contre la Côte d’Ivoire. L’humidité étouffante de Suez n’a pas empêché celui qui est aussi passé par l’ES Sétif (2015-2016) de jouer les 120 minutes et colmater les espaces dans ce qui était la rencontre la plus difficile durant la messe africaine avec un défi physique très élevé.

« Il mérite ce qui lui arrive »

La suite, c’est le triomphe. Ni Mané, ni Ighalo n’ont pu peser face à un collectif huilé et l’imperméabilité de Benlamri qui a ajouté une plus-value incontestable derrière. Après ses excellentes prestations lors du tournoi continental, il a eu des sollicitations. Toutefois, Al-Shabab comptait le prolonger en lui promettant une revalorisation qui n’arrivera jamais.

La relation s’est même détériorée entre les deux parties. Le divorce est consommé. Benlamri est habitué à payer ses bons de sorties. C’est arrivé avec le NAHD (qui avait préféré le céder aux Lions du Djurdjura en 2012 alors que le RC Lens souhaitait l’enrôler), la JSK et l’ESS. C’était aussi le cas avec les Saoudiens. On évoque une somme totale de 2 millions de dollars (entre renoncement aux salaires et 500.000 dollars versés) pour racheter le contrat le liant à Al Leith.

Libre, il s’engage avec les Rhodaniens et évoluera en Ligue 1 Uber Eats. Dans les bagages, il a du ballon et de l’expérience d’un joueur façonné dans le dur et qui a traversé tant d’épreuves pour une carrière sublimée par cette arrivée salvatrice d’un sélectionneur qui a su tirer la quintessence de ces moyens. La trajectoire est spécifique pour un footballeur spécial qui « est importante pour l’équipe nationale et mérite tout ce qui lui arrive », estime Belmadi. L’abnégation paie toujours.

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